Thémistocle le Cimmérien

"Il y a des gens au gouvernement qui pensent à une réforme fiscale très simple. Sur la déclaration d'impôt, il n'y aura plus que deux lignes. Combien avez-vous gagné l'an dernier ? Envoyez le total.". Ronald Reagan, Président des USA

mardi, juin 29, 2004

La femme? Un concept dépassé...

Vous savez comme c’est…On surfe sur le net à la recherche d’informations et d’inspiration et puis, aller savoir pourquoi, on finit toujours par se tourner vers les classiques : Le Monde et Libération où on est toujours sûr de trouver une bonne grosse c…ie. C’est vrai quoi ! Si vous ne savez pas quoi « penser », d’ailleurs si vous ne pensez pas, le Monde et Libération sont faits pour vous…on vous pré-mâche votre information, au cas où s’y cacherait un os « mal pensant », et on vous sert une bouillie infâme qui lorsque vous l’aurez digéré fera de vous un magnifique Jean-Jacques Verdot…Aujourd’hui j’ai péché pour vous dans les fosses de l’information-poubelle ce magnifique article sur le mariage gay.

Avant toute chose disons que je n’ai rien contre les homosexuels. Les gens sont libres de faire ce qu’ils veulent de leur corps et les sentiments ne se commandent pas. Par contre la soi-disant « culture gay » me fait chier. Mais alors vraiment. Voir deux types habillés en latex rose avec des talons aiguilles se rouler des patins sur un char en forme de sexe géant avec autour une bande d’ahuris béats qui ne savent pas trop quoi faire mais qui applaudissent pour ne surtout pas paraître désapprouver eh bien moi ça me gonfle ! Entendre à longueur de journée des homosexuels (soutenus par des médias, des films de propagande et des sociologues-sexologues) revendiquer leur droit à la différence tout en se plaignant d’être victime de discrimination m’exaspère. En effet, les homos veulent d’un coté être considérés comme tout un chacun mais en même temps ils désirent qu’on leur reconnaissent un mode de vie particulier, des goûts vestimentaires propres et le droit d’avoir des lieux (bar, boîtes, magasins etc) qui leur soient réservés et où le personnel est, bien sûr, exclusivement homosexuel (ce n’est pas de la discrimination ça ?). Que personne ne voit le paradoxe entre ces deux exigences me semble une énormité…mais passons.

L’article que je vous ai déniché est une véritable perle car son propos est de montrer que les concepts « homme » et « femme » sont dépassés. En effet qu’est-ce que le mariage d’un homme et d’une femme ? Et bien apprenez que c’est une brute avinée qui tabasse et viole, 3 fois par jours ! une larve soumise et incapable de se défendre. La larve, c'est-à-dire la femme, supporte car sa fonction est de fabriquer (sic !) des enfants…C’est pas moi qui le dit c’est Marcela Iacub. Mme Iacub dit aussi que la femme supporte cela parce qu’elle veut de l’amour…Quel est le rapport entre l’amour qu’un homme porte à une femme et le fait qu’il la tabasse ? Expliquez-moi ! Please. L’idée de ce texte est que le mariage gay est une chance pour les hétérosexuels. Une chance pour que cet esclavage légal qu’est le mariage hétéro se décomplexe… mais cet article est plein de fantasmes, de généralisations stupides. Prenez cet exemple :

«Car les hétérosexuels souffrent beaucoup de l'ordre actuel qui leur permet de se marier et de se procurer des enfants, même s'ils apparaissent, dans les discours de tout le monde, comme de véritables nantis. Ils sont victimes d'un ordre dans lequel deux sujets censés être foncièrement différents (et complémentaires) se battent pour des intérêts contraires grâce à l'appui de l'appareil étatique, dans une sorte de guerre où il est très difficile d'identifier les gagnants et les perdants.
D'un côté il y a la femme, présentée comme abusée, frappée, violée et abandonnée par la suite, dont le but n'est jamais le sexe gratuit mais, par ce biais obligé, l'amour et la fabrication des enfants. De l'autre, il y a l'homme, violent, violeur, irresponsable, dont le but est de jouir et de partir sans assumer et sans payer. »


Le mariage est pour ce journaliste le conflit de deux intérêts divergents. On se marie pour obtenir des avantages et l’on concède des droit à l’autre….Cette vision sent à plein nez le vieux réac de gauche (oui, oui ça existe !) qui voit le mariage comme devant mener inévitablement à une situation dominant-dominé….mais c’est fini ça ma petite dame !! la Princesse de Clèves, ça n’existe plus !…de nos jours les femmes, sauf exception, ne se marient plus parce que papa le veut et les hommes parce qu’ils le doivent à papa ! On se marie parce qu’on le veut, parce qu’on pense que la personne choisie sera la bonne…. Je ne voudrais pas entrer dans une théorie de l’amour mais ne peut-on pas considérer que les gens se marient parce qu’ils s’aiment ? C’est trop compliqué à imaginer ? Penser qu’un homme se marie pour le « sexe gratuit » et la femme pour fabriquer (re-sic !) des enfants est certes beaucoup plus simple….


L’article de Iacub est rempli de clichés et de court-circuit de raisonnements. Par exemple il va de soit pour l’auteur que seulement dans les couples gays existe une parfaite tolérance des goûts du conjoint. Ainsi n’importe quel couple gay pourra être soit sage soit s’envoyer en l’air dans des back room

« Ils pourront faire le choix d'entrer dans des couples stables et reconnus, mais aussi ou en même temps de profiter des saunas et des back-rooms. Ils pourront non seulement regarder la télé le dimanche avec leur chien, mais aussi coucher avec des inconnus dans les toilettes d'une gare mal aménagée. »

Mais est-ce que ça n’existe pas aussi des couples hétéros qui parfois regarde la télé et parfois vont s’envoyer en l’air dans des boîtes échangistes ? Pour madame Iacub non, c’est réservé aux couples homosexuels. Il n’y a pas de jaloux chez les homosexuels ? Il n’y a pas de possessif ? Quelle opinion cette femme a-t-elle des sentiments qu’éprouvent les gays pour leurs conjoints ? Quelle insulte pour deux hommes ou deux femmes qui s’aiment !

« Dans ce paysage gris, où le sexe et l'amour ne sont jamais gratuits mais toujours risqués, où tout se traduit tôt ou tard en argent, où le visage des coupables et des victimes sont connus d'avance, le mariage gay introduirait dans le même espace symbolique une alternative qui éloignerait peut-être la conjugalité de l'étrange rituel sacrificiel qu'elle est aujourd'hui. »


« En cas de divorce, l'absence de la victime féminine fera que personne ne sera accablé par des prestations compensatoires et des pensions, car d'un homme l'on demande qu'il soit autonome et qu'il ne se fasse soutenir par personne. »



Donc Marcela Iacub n’imagine le mariage hétérosexuel que comme devant mener au divorce. C’est inévitable, consubstantiel. Et ce divorce est obligatoirement un déchirement, Tout se termine par de l’argent, c'est-à-dire devant les tribunaux…Mais est-ce que Mme Iacub pourrait nous expliquer pourquoi et comment un mariage homosexuel qui serait institutionnalisé échapperait à la fatalité du divorce tumultueux ? Peut-être imagine t-elle que les couples gays seraient épargnés, par quelques miracles incompréhensibles, par le destin. Mais là on en revient au début : On ne peut pas être « comme tout le monde » sans « divorcer comme tout le monde »…Suis-je bête ? la réponse est simple. Dans un couple gay il n’y a pas de larve chialeuse, comprenez de femme. Un homme, gay ou pas, c’est fort, ça assume ! En plus les gays, autre trait distinctif, lorsqu’ils se séparent de leurs conjoints le font toujours le sourire aux lèvres, dans le calme et sans acrimonie…jamais ! C’est vraiment trop cool…Ca me fait penser à une publicité pour des tampons hygiéniques : avec les gays on peut tout faire sauf qu’ici ce n’est pas du vélo ou de la piscine mais des mariages heureux, des divorces heureux, des infidélités heureuses etc…

Continuons dans le délire :

« Si jamais l'on arrivait à faire admettre la filiation homoparentale, le domicile alterné des enfants s'imposerait de lui-même, car l'un comme l'autre seraient considérés également inaptes et donc également aptes pour les élever. Qui plus est, le fait d'avoir des enfants ne les écraserait point comme c'est le cas pour les femmes, car, pour les hommes, les enfants, lorsqu'ils les veulent, sont une responsabilité et un plaisir, mais non point un destin.»

Notons d’abord que l’important pour un couple qui divorce n’est pas que les enfants souffrent le moins, non ! C’est que, puisque les deux parents homosexuels sont aussi incapables l’un que l’autre d’élever des enfants, ils deviennent de fait tout aussi capable l’un que l’autre de le faire ! C’est vraiment la politique du pire. Les gamins on s’en fout ce qui compte c’est qu’il n’y en ai pas un meilleur que l’autre…Ensuite notons que faire des enfants est le « destin des femmes ». C’est gentil pour elles….dans un article qui se veut avant-gardiste et qui défend une société progressiste rabaisser les femmes au rôle de mères pondeuses est assez paradoxal. Le destin des femmes n’est ni plus ni moins que celui des hommes : s’accomplir dans leur vie. Les femmes ont cet avantage, ou ce désavantage selon l’opinion que l’on a, de pouvoir porter des enfants. Elles choisissent d’en avoir ou non mais ce n’est en rien leur « destin ».

Vous reprendrez bien encore un peu de ridicule?

« Il serait par ailleurs difficile qu'un juge veuille entendre quoi que ce soit concernant les violences conjugales, car on dira au présumé victime qu'il est assez grand et autonome pour partir s'il le souhaite. On ne comprendra pas pourquoi un homme reste avec un autre qui le frappe et qui le viole trois fois par jour. Ainsi, les couples gays imposeront progressivement aux pratiques sociales et judiciaires de nouvelles normes, plus égalitaires. »


Maintenant qu’il est établi que le mariage hétéro est une forme légalle d’esclavage et de viol de la femme, il ne faudrait pas croire qu’une telle injustice puisse également advenir dans les couples homosexuels. Bref un homme de 60 kilos qui se laisserait frapper ou martyriser par un homme de 100 kilos cela aurait quelque chose de choquant…Ce que Mme Iacub ne comprend pas c’est que ce paragraphe insulte les homosexuels. Elle qui croyait les défendre, la pauvre ! Bon…il insulte aussi les femmes, mais ça on l’avait déjà compris mais là où sa vision est insultante pour les homos c’est qu’elle nie la profondeur des sentiments que deux hommes peuvent éprouver l’un pour l’autre. Dans de trop nombreux cas de femmes battues la victime dit aimer son bourreau. Et très souvent c’est le cas car l’amour a cela de particulier qu’il est complètement irrationnel et que parfois il transcende la douleur ou les vexations que l’être aimé nous fait endurer. Pour Mme Iacub un homosexuel est une machine. Sexuelle forcément. Une machine incapable de ressentir des sentiments, certes pathétiques en ce qu’ils révèlent qu’une victime est attachée à son bourreau mais profondément humains, typiquement humains.

PS: Au cas où l'article ne serait plus consultable sur le site de Libération allez ici.

Les conquérants

Une anecdote rapporte qu’après la bataille d’Issos, Darius III, Grand roi de l’empire Perse Achéménide, fit cette proposition à Alexandre le Grand : « Faisons la paix, prends ma fille pour épouse et en dote je te donnerais la moitié de mon empire, celle que tu as déjà conquise ». Entendant cette proposition, Parménion, vieux général macédonien, se serait exclamé : « Si j’étais Alexandre, j’accepterais ». Alexandre rétorquant à son général aurait dit « Moi aussi si j’étais Parménion … ». Comme il n’était pas Parménion mais Alexandre, Alexandre le Grand, il refusa, conquit l’empire perse et conduisit ses armées jusqu’en Inde pour découvrir les limites du monde et contempler de ses yeux « l’océan extérieur ». Là seulement, sous la pression des ses troupes épuisées, il accepta enfin de revenir sur ses pas et de se contenter de l’immensité qu’il avait conquise.

En 1519 Hernàn Cortes, petit noble espagnol pauvre et misérable, débarquait sur les côtes de l’actuel Mexique à la tête de 508 hommes, une centaine de marins, 16 chevaux et 14 canons. Avec cette poignée d’hommes il prétendait vaincre les dizaines de milliers de guerriers aztèques et conquérir l’immense empire de Moctezuma. Pour ne pas être tenté de revenir sur ses pas, il fit brûler ses bateaux à peine débarqué. Les conquistadors devaient alors vaincre ou périr. La geste de ces hommes, si décriée aujourd’hui, suscita les magnifiques vers de José Maria de Heredia :

Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal,
Fatigués de porter leurs misères hautaines,
De Palos de Moguer, routiers et capitaines
Partaient, ivres d'un rêve héroïque et brutal.

Ils allaient conquérir le fabuleux métal
Que Cipango mûrit dans ses mines lointaines,
Et les vents alizés inclinaient leurs antennes
Aux bords mystérieux du monde occidental.

Chaque soir, espérant des lendemains épiques,
L'azur phosphorescent de la mer des Tropiques
Enchantait leur sommeil d'un mirage doré;

Où, penchés à l'avant de blanches caravelles,
Ils regardaient monter en un ciel ignoré
Du fond de l'Océan des étoiles nouvelles.
"Les Conquérants", José Maria de HEREDIA


En 1779 Napoleone Buonaparte est un petit écolier, pauvre et boursier, dans l’école militaire royale de Brienne. Il ne parle pas bien le français, ses camarades se moquent de lui, le climat, les moeurs et la mentalité de la région et du pays lui sont étrangers…Un avenir d’officier subalterne, dans une arme peu prestigieuse : l’artillerie, s’ouvre devant lui…or le 2 décembre 1804 ce même petit écolier est couronné à paris Empereur des Français sous le nom de Napoléon Ier. Après 20 batailles victorieuses, par sa volonté, son courage, son intelligence le petit corse a plié le cours des événements à son bon vouloir et s’est bâti un destin à nul autre comparable. Alfred de Musset dit de lui « Un seul homme était alors en vie en Europe ; le reste des êtres tâchaient de se remplir les poumons de l’air qu’il avait respiré. »


Pourquoi donc est-ce que je parle de cela ? Parce que une société, et plus particulièrement son état de décadence, sa vitalité et sa capacité à progresser et à franchir les difficultés se définissent par les héros et modèles qu’elle se donne.
Un « héros », un « modèle » ou pour employer un vocable plus moderne « une star » sont les révélateurs des aspirations d’une société, des vertus et des valeurs qu’elle met en avant et qu’elle se donne comme porteuses de son avenir.
Qui sont les héros des temps modernes ? Zidane, Céline Dion, Leonardo di Caprio…Je n’ai rien contre ces personnes qui sont toutes excellentes dans leurs professions. Zidane est un fantastique joueur de foot, le meilleurs du monde aux dires de certains, mais est-ce suffisant pour être l’idole des jeunes ? Quelles qualités, quelles vertus sont mises en avant par un Leonardo di Caprio? Certainement pas ce dont l’occident a besoin pour faire face aux défis qui l’attendent…
Qu’est-ce qu’un héros ? C’est un être dont on admire les réalisations et les exploits. Sans forcément les cautionner tous et toutes, sans renier la part d’ombre et les turpitudes de ce héros. Un héros n’est pas forcément un être pur et angélique mais c’est au moins un être à qui on reconnaît quelque chose d’exceptionnel. Des dons, vertus ou qualités développés à un point incomparable : le courage, la volonté, l’intelligence, le sens des responsabilités, etc... Oui un héros n’est pas un ange. Au contraire il est pleinement humain car pour être un modèle il faut que l’on ai l’espoir d’être comme lui, d’approcher ses vertus qui lui on permis d’accomplir des réalisations que tout autre aurait jugé impossible et que tout autre aurait échoué à accomplir…C’est pour ça, par exemple, que un Dieu ne peut être un modèle.

L’histoire de l’occident, et de toute civilisation, est jalonnée de héros qui ont peuplé les rêves des enfants et les ont poussés, devenus adultes, à vouloir surpasser leur modèle. Alexandre était connu du Moyen-âge, au travers du Roman d’Alexandre, Achille, Ulysse, Charlemagne, Roland, Bayard, Saint Louis, Cortes, Napoléon furent des héros qui motivèrent les européens pour toujours aller de l’avant. Or le temps des héros est mort avec l’irruption des grandes idéologies politiques. Les politiciens avaient conscience de la nécessité pour une société d’avoir des êtres idéalisés à prendre comme références. Ils n’avaient pas la prétention de remplacer ces modèles et en 1870 encore personne ne rêvait d’être un Thiers ou un Gambetta... Ces idéologies se sont évertuées à rabaisser les héros antiques et les vertus qu’ils véhiculaient en taxant ceux qui admiraient leurs faits et gestes de réactionnaires, de nationalistes, de catholicards ou de racistes. Les premiers politiques qui prétendirent prendre la place de ces héros avaient peut-être une véritable stature, tel De Gaulle, mais leurs épigones, qui avant d’être politiques n’avaient jamais rien été, au contraire d’un De Gaulle, n’avaient rien à proposer que la magouille, la bassesse politicienne, l’absence d’envergure. La ruse, la fourberie, la compromission, traits de caractères éminemment politiciens ont prétendu remplacer le courage, la noblesse et la volonté…

Or, comme l’homme ne peut remplacer naturellement dans son panthéon des valeurs le courage par la compromission, les politiciens ne sont pas devenus les héros des temps modernes. Qui rêve d’être un Chirac ? Que restera-t-il de l’image d’un Chirac dans 100 ans ? Rien. Les héros modernes sont maintenant des sportifs, des chanteurs et des acteurs. On croit voir un exploit digne de figurer dans les mémoires quand Zizou fait une roulette ou quand Leonardo di Caprio fronce le sourcil…Ces pitoyables ersatz sont à interpréter comme la déliquescence d’une Europe sans ressort et sans rêve. Par masochisme et goût plus que prononcé pour l’auto flagellation nos médias, intellectuels, psychologues, les chiennes de garde, rebelles de papier et autres ont détruit toute aspiration à la grandeur. Non pas la grandeur synonyme d’écrasement et d’éradication de l’autre, qui n’est que le crime, mais la grandeur exprimée dans le rêve que tout un chacun peut avoir d’aller plus loin, plus haut que les autres. Ce rêve alimenté par l’exemple d’hommes tel Alexandre, est devenu synonyme de la domination de l’occident. Vouloir « voir l’océan extérieur » est considéré comme une tare, une trahison sociale car c’est vouloir être différent des autres…enfin meilleurs que les autres.

Alors traitez moi de réac, de nationaliste ou même de raciste, je m’en fou ! les héros que j’aime, ceux à qui je voudrais ressembler et dont je parlerais à mes enfants ont pour nom Alexandre, Cortes, Hector ou encore Napoléon.

lundi, juin 28, 2004

Le bon et le mauvais totalitarisme

On a tous des souvenirs d’enfance. Des moments qui nous ont marqués et qui, lorsqu’on y repense, suscitent en nous un brin de nostalgie et d’attendrissement. En ce qui me concerne je me souviens de mon grand père qui revenait du marché, juché sur sa mobylette Peugeot 102 avec sous son bras le dernier numéro de pif gadget qu’il avait acheté sachant que je l’attendais avec impatience. Je me précipitais sur le magazine, arrachais la couverture plastique et montais mon gadget en quatrième vitesse. Je me souviens encore de ma joie à retrouver mes héros préférés : Pif et Hercule, Dr Justice, Rahan, Pifou, Placide et Muzo….

Oui, parfois une petite pointe de nostalgie me pique au cœur quand je pense à ces moments. C’est un jour ou je discutais de ce magazine culte avec mes amis que me vint l’idée de me renseigner sur ma passion d’enfance : qu’était donc devenu Pif le chien ?
Alors j’aime autant vous le dire tout de suite je suis tombé des nues….comme dirait Charly Babitt « Pif c’est caca… » . Moi qui avais tant aimé ce magazine je découvrais, devenu adulte, que le journal était la propriété de la Bête, le Mal…l’extrême droite quoi ! En effet, pif fut fondé en 1969 par des ex-scénaristes de « Téméraire », un journal illustré pour les enfants publié pendant la secondes guerre mondiale en zone occupée et véhiculait des thèses clairement nazi…Vous imaginez le choc…La société qui publiait le magazine fut rachetée par la maison d’édition du Borgne de la Trinité sur Mer en 1973 et le journal fut utilisé à des fins de propagande pour subrepticement distiller des idées d’extrême droite au sein de la population. Le projet était d’autant plus fourbe qu’il visait la frange de la population la plus fragile et celle où de telles idées avaient le plus de chance de germer et de porter des fruits, c'est-à-dire la jeunesse !

Cela vous parait étrange ? Pas tant que ça quand on y réfléchit…prenez par exemple l’un des héros fétiches du magazine : Rahan, le fils des ages farouches. Rahan est blond, imberbe, élancé et intelligent. Ses traits sont ceux d’un homme moderne, ses arcades sourcilières notamment sont beaucoup moins prononcées que celles des autres hommes qu’ils croisent. Ces hommes d’ailleurs sont bruns ou noirs. Ils ont une pilosité prononcée et parfois une démarche bestiale. Leurs faciès sont clairement primitifs et ils évoquent le singe quand on les compare à Rahan. Rahan est intelligent on l’a dit, mais il est surtout civilisé : il respecte celles qui marchent debout, il ne tue pas les êtres humains et évite même de tuer les animaux quand il le peut. Les autres, les bruns et les noirs, sont des barbares, des cannibales ; ils sont superstitieux et meurtriers. Bref, ce sont des primitifs qu’un grand blond vient initier à la culture et à la civilisation…
Prenez un autre héro : le docteur Justice…étrange non ? ce médecin blanc qui donne des leçons d’art martiaux aux asiatiques et tabasse des noirs dans tous les recoins mal famés de la planète…hum ?

Imaginez donc mon horreur quand j’ai appris que les héros de mon enfance étaient en fait des outils de propagande au service d’une idéologie puante, cause de la mort de 60 millions d’être humains, du génocide des juifs. Or qu’est-ce que j’apprends ? Pif, qui avait cessé de paraître 1993, va ressortir dans les kiosques cet été avec à la tête de rédaction les mêmes salauds qu’avant, ou du moins leurs dignes successeurs et leur héritiers par la pensée…Comment en France autorise-t-on de telles choses ? Serions nous aux Etats-Unis où la liberté d’expression est sans cesse bafouée et où on veut interdire d’expression Michael Moore en censurant son film qui ne sera diffusé « que » dans 1000 salles…
En France on pousse des cris d’orfraie à la simple idée d’autoriser l’installation d’un distributeur de boisson sponsorisé par COCA-COLA dans un lycée. En France on s’émeut qu’un industriel de l’armement puisse racheter un groupe de presse, on hurle à l’atteinte contre la diversité quand une maison d’édition rachète une autre maison d’édition d’un bord différent mais on laisserait le FN vendre sa merde à des enfants, des ENFANTS ! Sans que personne ne réagisse ?

Non, Messieurs, Mesdames rassurez-vous…cela ne sera pas ! Cela ne sera pas car Pif n’est pas la propriété du FN. Je vous ai menti. Non Pif appartient au camp du Bien. Pif appartient au Parti Communiste Français et fut fondé par une filiale de l’Humanité. Les valeurs que Pif a véhiculé et va continuer de répandre dans le cœur de nos enfants ne sont pas les abjections de Hitler mais l’amour du prochain, le respect de la vie, la tolérance ; comme l’ont défini Staline, Mao, Pol Pot ou Mengistu…Vous voilà rassurés ? Bien sûr que vous êtes rassurés.
Oui bon d’accord le communisme c’est 100 millions de morts en bas de l’ardoise mais c’est pas pareil. Vous comprenez il y le mauvais totalitarisme, qui tue… et puis il y a le bon totalitarisme !…qui tue, bon d’accord, mais c’est pas pareil, c’est le bon totalitarisme !

mercredi, juin 23, 2004

Du vrai rôle de la presse

Question: Est-ce que parmi vous il y en a encore qui croient avoir une opinion personnelle sur une actualité qui leur serait rapportée de manière honnête et objective par nos médias nationaux ? Oui ? Ah j’en vois trois dans le fond qui lèvent le doigt…arrêtez-les et fusillez-les sur le pas de la porte ! Quoi ?! Ce que je vous dis vous choque ? Mais enfin, c’est Saddam Hussein qui procédait ainsi, pas Bush…alors ? Vous voilà rassurés ?... tant que ça n’a rien à voir avec Bush c’est idéologiquement pur ! Alors pourquoi râlez-vous ?

Bon mais là je m’égare…il y a quelques jours je vous parlais du monde et de son ex-futur procès contre les auteurs d’un livre très critique envers l’Institution…Il semble que l’affaire ne soit pas complètement close puisque Plénel et Colombani ont ressenti le besoin de s’exprimer respectivement sur la revue « Infini » et sur « La Règle du Jeu » du servile BHL. Voici l’article que l’express consacre à l’affaire.

Bon je passe sur le passé pétainiste du Monde. C’est un non-évenement. Tous les français savent bien que entre 40 et 45 tous les habitants de la France, sans exception, étaient vichysto-nazo convaincus et qu’une bonne épuration post-conflit aurait consisté en la mise en détention de 40 millions de collabos et leur remplacement par….bah ! je ne sais pas, n’importe quels damnés de la terre aurait fait l’affaire….

Non le morceau de bravoure de BHL le voici :

« Toutefois, revenant à ses jeunes années, Bernard-Henri Lévy va plus loin, en développant, dans un mélange de déconstructionnisme américain (rien n'est réel) et de pur léninisme (les moyens sont au service des fins), une défense théorique de la nouvelle conception du journalisme incarné par le tandem Colombani-Plenel. «L'histoire n'existe pas»; «La vérité existe mais se dit en plusieurs sens»; «Il n'y a plus d'information nue [...], plus de vérité sortie du puits». Mais une «guerre des mots et des images; des rapports de force entre pouvoirs, qui, chacun dans sa langue et pour son compte, tentent de s'approprier ces mots, ces images».

Dans cette «guerre», il faut s'y faire, les journalistes sont des «quasi-romanciers» dont la parole «se tient toujours, par force, aux lisières de la fiction, du songe, du mensonge». Ils doivent prendre la relève des politiques, défaillants: «Le journaliste n'est pas le messager du monde, mais l'un de ses acteurs.» Son rôle est de «donner forme non seulement à l'événement, mais aux esprits eux-mêmes qui vont avoir à évoluer, une fois l'événement survenu, dans son vertigineux tohu-bohu. Faire l'opinion autrement dit».

Bernard-Henri Lévy défend cette fabrication de l'opinion dans les fameuses Unes-éditoriaux du Monde, «noblesse d'un métier qui fait de l'événement non point le départ, mais le point d'arrivée de son travail». Ce n'est donc pas sans logique que sa plaidoirie propose comme modèles Sartre et Foucault - «nos maîtres en journalisme transcendantal» - lesquels ont écrit, sur l'URSS, Cuba, l'Iran ou le terrorisme, les pires dénis idéologiques de la réalité.

«L'affaire Le Monde», La Règle du jeu, mai 2004.
«Le Monde et La Face cachée du Monde», L'Infini, été 2004. »


Donc pour BHL le rôle de la presse n’est pas d’informer mais de pondre des jolis mensonges dans le but de former « non seulement l’événement, mais les esprits ». Le choix des termes est important « former » et « avoir à évoluer »… En gros pour BHL le rôle de la presse est d’effectuer un lavage de cerveau du lecteur qui DOIT, de force, évoluer…on comprend mieux l’allusion au pur léninisme de la pensée BHLienne….Le journaliste est soit un romancier soit un menteur…peut importe les faits puisque comme le dit BHL ce ne sont pas les événements qui commandent l’article mais le journaliste qui propose sa vision du monde et plie ensuite les événements à cette vision. Bref la défense du monde par BHL est : De vilains pétainistes s’en prennent au Monde alors que celui-ci à su s’extirper de la gangue d’extrême droite pour parvenir à la perfection journalistique. C'est-à-dire, mentir, travestir les faits, pondre des romans et modifier l’opinion des socio-traîtres qui auraient encore l’outrecuidance de se croire capable d’analyser l’actualité par eux-même.

Alors, après ça ne venez pas vous plaindre si on vous dit que le 11 septembre est un immonde complot sioniste organisé par la CIA ou si Michael Moore obtient la palme d’or à Cannes. C’est pour votre bien, des journalistes citoyens s’activent à réécrire l’histoire pour que vos petits esprits récalcitrants rentrent enfin, de force s’il le faut, dans le moule de la pensée vraie que vous ont concocté les Medias franchouilles.

Ah et puis merde….fusillez-moi tout ça sur le pas de la porte. Ca ne peut pas leur faire de mal, puisque c’est le Rais laïc et philanthrope de Bagdad qui le dit et pas le sale cloporte fascisto-texan.


PS : Au fait ce que je disais ici il y a quelque jours sur cette affaire de procès est dit aussi ici

mercredi, juin 16, 2004

Le relativisme culturel

Le relativisme culturel…Qu’est-ce encore que cela ?? Le relativisme culturel fait parti de ces maladies mortelles qui s’en prennent à l’Europe, et plus largement à l’Occident, et qui ont décidé sa mort. Comme l’islamisme, l’anti-libéralisme, le droit de l’hommisme ou l’alter mondialisme. Mais qu’est-ce donc exactement que ce relativisme culturel ?
C’est une attitude qui consiste à croire que toutes les cultures, toutes les civilisations en un lieu et parfois en un temps donné se valent. Le relativisme culturel postule que toute comparaison entre deux sociétés, comparaison basée sur les valeurs ou les coutumes de ces sociétés est vaine. Pire, faire de telles comparaisons est en fait du racisme, ou de l’impérialisme. Précisons quand même que de telles sentences ne s’appliquent pas partout et de la même manière selon la civilisation que l’on juge et selon la civilisation à partir de laquelle on juge. Prenons un exemple. Un « relativiste » refuse de comparer la société saoudienne et la société européenne. Il admet qu’il y a des différences, fondamentales même, mais il ne reconnaît aucun droit à l’occidental de dire que la culture européenne est mieux que la culture islamique. Un inconscient qui se risquerait à énoncer une telle chose serait immédiatement cloué au pilori par toutes les associations anti-racistes que compte la France. Si je dis que le rôle des femmes dans la société occidentale, la position et la considération qui leurs sont accordés, sont supérieurs et préférables à ce qu’est le sort de la femme dans le monde musulman alors je suis un raciste….Le relativiste ne niera pas, je le répète, les différences mais m’interdira de juger à partir de « mes » valeurs, « leurs » valeurs. Selon lui, prétendre utiliser des valeurs occidentales pour juger des mœurs autres est du racisme. Pour le relativiste si lapider les femmes adultères est « bon » pour les musulmans ce n’est pas à nous, au nom de nos valeurs, de les critiquer.
Or moi je ne suis pas relativiste, mais pas du tout. Je pense effectivement que le modèle occidental est le meilleur. Qu’il a prouvé cela par ses résultats. Les sociétés occidentales ou ayant adopté le modèle occidental sont les plus libres, les plus prospères et les plus justes. Et cela à cause des valeurs constitutives du modèle occidental.
Une telle affirmation pose de nombreuses questions. Tout d’abord qu’appelle t-on « valeurs » ? Existent-il des valeurs universelles ? Sinon comment juger un système de valeurs à partir d’un autre système de valeurs ?
Les « valeurs » d’une société représentent la manière dont celle-ci appréhende le monde. Comment elle interprète sa complexité et sur quels fondements elle base son développement. Les valeurs d’une société c’est sa culture, sa civilisation. On pourrait dire, pour l’occident, que la liberté et l’individualisme sont deux valeurs fondamentales. Pour l’occidental l’homme a vocation à être libre. De même l’occidental se conçoit avant tout en tant qu’individu. La famille, le groupe ou la tribu ne sont pas des notions étrangères à l’occident mais l’individu prime sur le groupe. D’autres valeurs peuvent être transmises par les religions. Ainsi le travail est une valeur fondamentale pour l’Occident. Il nous vient du christianisme. Dans l’Antiquité travaillent les non-libres, les esclaves. C’est donc dévalorisant. Le christianisme, dans la Genèse, introduit le travail comme moyen de salut. L’homme rachète son péché originel par le travail et ainsi les prêtres n’eurent de cesse de valoriser le « labor » jusqu'à faire du travail une valeur constitutive de l’identité européenne.
Si chaque société, isolée, a pu développer son propre corpus de valeurs il faut encore savoir si certaines de ces valeurs sont universelles. C’est-à-dire si elles sont « bonnes » et applicables à l’ensemble de l’humanité et non pas seulement à la société qui les a développées. Tout d’abord disons qu’une valeur, seule, n’est rien. Si on parle d’universalisme on parle de l’ensemble du corpus de valeurs. En effet chaque valeur isolée perd tout son sens des lorsqu’elle n’est pas associée aux autres valeurs qui se sont développées concomitamment. Ainsi qu’est-ce que le travail sans la liberté d’en jouir ? Qu’est-ce que la liberté dès lors qu’elle est soumise au dictat du groupe ? Bref parler d’universalisme c’est parler de l’universalisme d’un corpus, d’un modèle. Le modèle occidental, le modèle chinois etc…Sur Terre il existe de nombreux modèles de sociétés, sont-ils tous universels ? En existe-t-il un d’universel ? Ou bien sont-ils tous relatifs, c’est-à-dire propres à un groupe, en un endroit et à un moment mais pas transposables ailleurs ? Rayons immédiatement la première possibilité. Un modèle universel est forcément unique. Car l’universalité implique que ce modèle est le meilleur. Pas parfait mais le meilleur. Or le fait d’être le meilleur doit l’amener, à plus ou moins long terme, à s’imposer, donc à être unique. Certains diront qu’un modèle moins bon qu’un autre pourrait s’imposer à l’ensemble de l’humanité au gré de hasards historiques ou sociologiques, mais cela est irréaliste. Tout d’abord parce que pour qu’une société passe d’un modèle à un autre il faut du temps et le temps ne travaille jamais en faveur des modèles les moins performants. Il se peut que pendant une période assez longue, au moins à l’échelle d’un homme, un système inférieur commence à s’imposer là où existait un modèle supérieur mais il est impossible qu’à la fin il triomphe partout et ce du simple fait de la concurrence des systèmes et du tropisme humain à se tourner vers ce qui lui convient le mieux : le modèle de société le plus performant. Ainsi donc, si un modèle inférieur, dit universel, ne peut s’imposer partout il perd de facto sa prétention à l’universalité.
En fait il ne peut exister qu’un seul modèle universel, même si de nombreux systèmes de valeur peuvent prétendre à l’universalité. Le cas d’une humanité où aucun système ne serait universel, cas qui a les faveurs des relativistes, n’a pas plus de sens car un système universel n’est pas définit comme parfait mais comme meilleur. Même sur une Terre où n’existerait que barbarie, chaos et injustice il y aurait toujours un groupe d’individu pour inventer une tyrannie un peu plus douce que les autres et qui, de ce fait, parce qu’elle attirerait les autres êtres humains, deviendrait universelle !

Une fois qu’on a admis qu’il existe un, et un seul, système universel reste à déterminer, parmi tous les modèles de sociétés que l’homme a inventés, celui qui est le meilleur. Là est toute la difficulté ! Bien sûr chacun est tenté de dire que son système de valeurs est universel. C’est normal et c’est même indispensable. Un corpus de valeurs ne s’affirme comme universel qu’en « se frottant » aux autres. En fait c’est la compétition qui est le moteur. Je dis compétition mais je ne dis pas guerre ou lutte. La compétition c’est la comparaison ; la lutte c’est l’éradication. Comparer c’est chercher à progresser : « qu’as-tu à proposer ? C’est mieux, je prends ! ». D’ailleurs un modèle qui chercherait à s’affirmer comme universel en éradiquant physiquement les individus d’une autre Société perdrait immédiatement sa vocation à l’universalité car s’il doit commettre un génocide pour s’imposer c’est que ses valeurs, son corpus, ne sont pas assez « forts » ou « bons » en eux-mêmes et pour séduire n’importe quel individu. Pour déterminer quel modèle est le meilleur il faut donc permettre à l’humanité d’accéder à l’ensemble de l’offre. Favoriser l’information donc. Libéraliser. D’autre part il ne suffit pas que les individus d’un modèle concurrent aient accès au meilleur modèle pour que celui-ci s’impose aisément et en peu de temps. Il faut encore que les individus de la Société au modèle universel aient confiance dans ce modèle, qu’ils le ressentent eux-mêmes comme le meilleur. Sinon quels mauvais commerciaux ils font !

Quand on a une idée de ce que pourrait être un système de valeurs universel le relativisme culturel prend un tout autre aspect. Les critiques adressées à ceux qui pensent que le modèle occidental est le meilleur, et donc universel, aussi. Un relativiste vous dira que tous les systèmes se valent mais que tout de même il est bien content de vivre en France plutôt qu’à Kaboul, surtout s’il est une femme ! Pourquoi défend-il si férocement la Charia là-bas mais n’en veut-il pas ici ? Deux possibilités : soit il juge la charia moins bien que le modèle occidental, mais alors il est en contradiction avec son relativisme…En effet pourquoi vouloir maintenir de toute force des gens dans un mode de vie qu’il juge lui-même moins bon ? L’autre possibilité est qu’il juge les systèmes équivalents. Mais s’il n’en veut pas en France c’est qu’il considère que les gens en France et en Afghanistan ne sont pas pareils…ils sont différents ! Là je vous laisse réfléchir 5 secondes….comment on appelle en français une personne qui pense que les être humains ne sont pas partout les mêmes ? Un raciste, oui ! Un relativiste est soit un menteur hypocrite, soit un raciste. Pour certains les deux.
Etre « universaliste », comme je le suis est donc le contraire du racisme puisque toute l’argumentation visant à démontrer l’existence d’un système universel, en l’occurrence le modèle occidental de développement, n’est basé que sur les concepts théoriques des Sociétés. Leur psychologie. Pas sur leur « race » (bouh le vilain mot) ou leur couleur. Prétendre que le modèle occidental est universel sous-entend que n’importe qui, un papou, un japonais ou un irakien devrait y être plus heureux que dans son système actuel. C’est profondément humaniste ! Prétendre que le modèle occidental est le meilleur ne revient pas à dire qu’il est insurpassable. Peut-être qu’il y en aura un de meilleur. Mais pour l’instant ce n’est pas le cas. Voilà pourquoi je suis pour la mondialisation libérale. La mondialisation libérale c’est la confrontation des valeurs. Confrontation dont devrait sortir un monde plus libre et plus occidental dans ses valeurs. Cela ne signifie pas un monde uniforme ou standardisé comme les alter mondialistes le soutiennent car si tous les hommes peuvent à terme vivre en démocratie cela ne signifie pas qu’ils devront parler la même langue, manger les mêmes choses ou s’habiller pareil. La mondialisation libérale signifie, par exemple, que n’importe où sur Terre une femme puisse voter, se promener seule dans la rue, sans être battue à mort pour avoir parlé avec un homme. Quand cela sera possible cela signifiera que tous les hommes auront adopté les valeurs de liberté, de la dignité humaine, d’égalité ou de l’individualisme et cela que la femme porte un Sari, un kimono ou une jupe, qu’elle s’appelle Nancy, Junko ou Nadia, qu’elle mange de la pizza, un kebab ou des sushis.
La prochaine fois, donc, qu’une connaissance vous fait des remontrances pour avoir déploré la lapidation d’une femme au Nigeria, traitez là de raciste et plantez lui un truc dans l’œil, genre un pipeau en Frêne taillé dans les tranchées de 14 par pépé.

dimanche, juin 13, 2004

Contre la Turquie dans l'Europe

Je suis opposé à l’entrée de la Turquie dans l’Europe. Je ne suis pas contre la Turquie. Je suis contre la Turquie dans l’Europe, il y a une nuance. Aujourd’hui se tiennent des élections européennes et l’un des principaux enjeux de ces élections est de savoir comment sera négociée en décembre l’entrée de la Turquie dans l’Europe.

Les arguments pour ou contre la Turquie dans l’Europe sont connus et tournent toujours autour de la même chose : les « contres » arguent que la Turquie n’est pas géographiquement un pays européen (hormis Istanbul, mais cela représente un faible pourcentage de la superficie du pays et à ce compte-là la France est un pays sud-américain (Guyane) ou océanien (Nouvelle Calédonie)), son histoire n’est pas européenne et sa culture encore moins… Les « pours » avancent que la Turquie a déjà fait des progrès sur la voie de la démocratie et que son entrée dans l’Europe l’arrimerait définitivement sur cette voie. Cela servirait en outre d’exemple aux autres pays musulmans qui alors pourraient engager un processus de démocratisation dans l’espoir d’intégrer un jour l’Europe. Ainsi le Maroc a déjà posé sa candidature. Certains hommes politiques, tel Dominique Strauss-Kahn avance même que l’Europe a vocation à s’étendre du cercle arctique au sahara. Donc à englober tous le Maghreb. Et le pourtour méditerranéen aussi?

Tout d’abord analysons ces arguments. La géographie ne se discute pas. Certes on peut voir dans l’Europe plus qu’une région du monde. Une idée, une vision…mais cela entre dans la culture, la civilisation. Quand on parle d’Europe il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître qu’un certain espace s’impose immédiatement à l’esprit, que cet espace est clair et borné depuis, pratiquement, la Grèce classique. Vouloir revisiter la géographie en 2004 pour faire entrer la Turquie dans une géographie européenne par des contorsions intellectuelles est du même registre que considérer la Colombie un pays d’Amérique du nord au prétexte qu’elle n’est séparée de Panama que par un canal.

L’histoire de la Turquie ensuite. Elle est commune certes, mais pas partagée. Si on relit un peu l’histoire des relations entre l’Europe et la Turquie on constate, à quelques exceptions près, qu’elles ne sont que guerres. Le morceau d’Europe que la Turquie possède autour d’Istanbul elle le possède par droit de conquête. Constantinople, future Istanbul, tombe aux mains des Turcs en 1453. L’empire Ottoman, dont est issue la Turquie, poursuit à partir de cette date une politique d’expansion armée sur le continent qui le mènera en 1529 et de nouveau en 1683 aux portes de Vienne. c’est de ce dernier siège que nous viennent les viennoiseries et le fameux …croissant ! L’histoire commune de la Turquie et de l’Europe c’est la guerre. Si la Turquie a contribué à la fondation de l’Europe c’est par pure « réaction » à son expansionnisme. Certains diront que faire la guerre est déjà une forme de participation, une forme « d’échange ». Que les guerres sont parfois une manière de mieux se connaître (sic !)….bon, eh bien ! puisque la France et l’Angleterre, par exemple, ont déjà été en guerre avec le Japon, pourquoi ne pas proposer la candidature de l’Empire du Soleil Levant ?

La culture de la Turquie est elle totalement étrangère à la culture européenne. Radicalement. L’Europe a fondé sa civilisation sur trois apports principaux. L’antiquité greco-romaine, le christianisme et les vagues d’invasions germaniques. Est-ce que la Turquie peut se prévaloir des même origines ? Non.
L’empire romain s’est étendu sur le territoire de l’actuel Turquie mais les valeurs occidentales grecques, rendues universelles par Rome, n’ont pas laissé de trace sur ces terres. Certains avanceront les traductions arabes des philosophes grecs, mais ce qu’ils oublient de préciser c’est que ces traductions n’ont pas aboutit à la fusion de cette philosophie avec la pensée musulmane. Ainsi Ibn Rushd, dit Avicenne passe pour un libéral et un adepte d’Aristote or pour lui il existe une vérité religieuse qui est une vérité pour tous les hommes. Il estime que l’interprétation littérale du Coran est plus avisée que toutes les élucubrations des théologiens. Il admet que certains passages du Coran peuvent être soumis à l’interprétation mais cela ne devrait être tenté que par ceux qui possèdent de sérieuses connaissances. Ailleurs il considère que le Coran et la Charia doivent être pris au pied de la lettre. Après sa mort il fut pratiquement oublié et lorsque Ibn Khaldun rédigea 200 ans après la mort de Avicenne son catalogue des sciences profanes et sacrées la philosophie était à ce point déchue qu’elle était reléguée à un chapelet de paragraphes méprisants, bien après la magie, les talismans ou l’alchimie…
Second apport fondamental à la pensée européenne et occidentale : le christianisme. Son influence sur la Turquie est bien sûr nulle et penser que l’islam aurait joué le même rôle au prétexte qu’il s’agit aussi d’une religion monothéiste est une grave erreur. Vénérer un seul dieu ne suffit pas. Il faut analyser le rapport à Dieu. Sans entrer dans les détails certains points fondamentaux séparent le deux religions :le coran, descendu sur Muhammad, ou « écrit » par Allah qui empêche toute révision ou minoration du texte ; l’absence de libre arbitre dans l’islam : les hommes ne sont pas libres de leurs actes, c’est Allah qui décide pour eux si ils font le bien ou le mal, qui choisit de les faire croyants ou non mais les punit quand même pour leur infidélité…Ces points n’invitent pas à la libre pensée et poussent au contraire au fatalisme .Enfin en ce qui concerne l’apport culturel des invasions germaniques à la Turquie, il est nul. L’empire byzantin régnait alors sur les terres de l’actuelle Turquie et il a su, contrairement à l’empire romain d’occident, résister à ces invasions.

En fait les personnes favorables à l’entrée de la Turquie ne peuvent pas trop s’étendre sur ces arguments car ce sont des arguments objectifs, des faits. Le seul contre-argument qu’ils peuvent opposer c’est que l’Europe apportera la paix, les droits de l’homme et la démocratie à la Turquie. Ils imaginent sans doute qu’une Turquie intégrée à l’Europe deviendra lentement plus européenne, et qu’on assistera à une convergence des mœurs, des valeurs et des idéaux. Mais on le voit cet argument est subjectif. Ce ne sont que des suppositions. Or si d’un coté on a l’histoire, les faits, de l’autre on a l’espoir et les conjectures …c’est faible. C’est cette différence de nature entre les arguments, différence fondamentale, qui rend l’argumentaire des « pours » particulièrement faible. Qui peut prendre des paris sur l’avenir ? Aider la Turquie ? bien sûr, passons des accord économiques avec ce pays. Mais qui, voyant un homme au fond d’une fosse se jetterait dans la fosse pour l’aider ? Personne. On lui tend la main depuis le bord de la fosse. Prendre le risque d’hypothéquer la construction européenne pour, peut-être, aider la Turquie ? Trop risqué.

Dernier point : Si l’Europe a un tel pouvoir pacificateur pourquoi ne pas faire entrer Israël dans l’Europe ? Après tout si l’Europe doit faire tant de bien à la Turquie imaginons comme elle pourrait guérir l’abcès du conflit Israélo-palestinien ? En plus Israël est déjà une démocratie et une majorité de sa population est de culture européenne…Alors ça ne tente personne ? Il faut savoir…si on accepte la Turquie pourquoi pas Israël ? On serait près à avoir une frontière avec l’Irak mais pas avec le Liban ou la Jordanie ? Les revendications territoriales turques sur le Kurdistan ne nous gênent pas. Par contre gérer les colonies juives ou les attentats terroristes nous dépasse ? Là encore il y a une incohérence, j’aimerais bien voir ceux qui auront fait entrer la Turquie dans l’Europe refuser l’adhésion à Israël.

Non franchement, le croissant de pâte feuilleté ce n’est pas assez comme apport culturel à l’Europe pour que l’on y laisse entrer la Turquie.

jeudi, juin 10, 2004

L'enseignement de l'Histoire

L’Histoire est une matière qui attire de moins en moins d’élèves. Demandez à un collégien ou à un lycéen ce qu’il pense de cette matière et il vous dira que « c’est nul », « qu’il faut apprendre plein de dates impossibles à retenir », que « ça ne sert à rien » ou encore « que ça ne demande aucune intelligence mais uniquement de la mémoire »…bref on se demande bien pourquoi on fait perdre ainsi son temps à notre jeunesse qui pourrait utiliser les heures d’Histoire bien plus utilement à faire des Maths ou des Sciences.

En fait l’Histoire c’est capital. Et les gauchistes soixante-huitards qui nous dirigent (et je ne parle pas que du gouvernement, mais aussi des médias, de l’Education Nationale, et de tous ceux qui dans l’organigramme de l’Etat, au sein des administrations, ont un tant soit peu un rapport avec la communication) ont bien compris cela. Un peuple qui connaît son histoire, et qui aime son histoire, ne se laisse pas mener par le bout du nez. L’opération de destruction de la culture historique française (mais je vous rassure mes amis coquelets, la Gauche a le culte de l’internationale et cette opération « de l’histoire faisons table rase » a eu lieu à l’échelle de l’Europe. Vous n’êtes pas les seuls ignares) entreprise par la Gauche a été menée selon plusieurs axes. Un premier axe, de fond, a consisté en la destruction des valeurs de l’école, de ses fondements et de ses méthodes. De l’école héritée de la troisième république,avec tous ses défauts, certes, mais basée sur l’idée de connaissance on est passé à une école basée sur l’idée d’intelligence.

Là je m’arrête trente secondes car j’en vois dans le fond qui ricanent et se demandent pourquoi je râle contre une école basée sur « l’intelligence ». C’est vrai quoi, c’est cool l’intelligence, ça sonne bien comme mot…Le problème c’est qu’un génie (intelligent) qui n’a aucun contenu (connaissance) passe pour un con auprès d’un élève lambda qui a des connaissances lambda. En effet vous avez beau avoir 150 de QI si vous ne savez rien, vous ne pouvez disserter sur rien. Après soixante-huit les gauchistes ont cru qu’ils pouvaient faire des gens intelligents à charge pour eux ensuite de se cultiver. Or l’intelligence ça ne se fabrique pas, du moins pas consciemment. L’intelligence est le fruit d’un milieu, de hasards ; l’intelligence on naît avec et elle évolue, un peu, en gros jusqu'à la maturité ou elle stagne puis elle décline avec la vieillesse. Or les gauchistes ont cru qu’ils pouvaient donner à tous 150 de QI. Pour ce faire ils ont inventé le concept de « l’élève au cœur du système éducatif » (loi d'orientation Jospin du 10 juillet 1989)… pas moins ! L’élève au cœur du système éducatif ça veut dire que ce n’est plus le maître d’école qui « sait », qui est « au centre de la classe » et qui dispense le savoir, non ! le centre de la classe c’est le petit Paul, 8 ans. Si petit Paul ne veut pas apprendre ce n’est pas grave, c’est lui qui décide comment il apprend. En fait il apprend par lui-même. En plaçant l’enfant au centre de l’enseignement on est censé favoriser son développement personnel et l’amener au savoir à son rythme, sans contrainte. Or est-ce que vous avez déjà lu les programmes scolaires du primaire ? Aller enseigner de cette manière l’astronomie, la reproduction ou les volcans à des enfants. Comment apprend-t-on l’astronomie par soi-même ? Au final on fait des ignares, pas plus intelligents qu’avant mais que l’on a bien dorlotés. Bien pourris et qu’ils ne faut surtout pas bousculer. L’école doit-être amusante ; les enfants font de l’éveils aux arts plastiques, à la musique. On leur apprend à surfer sur Internet, à compter jusqu'à dix en anglais. Ils font du sport, de l’éducation sexuelle…mais ils ne savent ni lire, ni écrire, ni compter et ne savent pas la différence entre un romain et un roumain, hein petit Paul ?!
J’en reviens à l’Histoire. Nos gauchistes prévoyants ont quand même senti que certains passeraient au travers de leur œuvre de destruction et arriveraient à l’âge adulte sans être complètement débiles. Ces rescapés pourraient bien s’intéresser à l’Histoire, par exemple, et se rendre compte que les choses ne sont pas exactement comme on les leur a apprises (pardon laissées apprendre). Pas de problème, George Orwell et son personnage de 1984 leur a fournit la solution. L’Histoire ça se ré-écrit…Attention je ne dis pas qu'on nous enseigne que Napoléon à gagné à Waterloo ou bien que ce sont les Portugais qui ont débarqué un certain 6 juin 44 sur les plages de Normandie…non !non ! ce serait trop gros. Mais on rafistole, on arrange à la sauce sartrienne, on emploie un vocabulaire anachronique…Un exemple ? Si je vous dis « entre le Xe et le XIIe siècle se met en place un système politique en Europe occidentale appelé féodalité où les liens hiérarchiques entre individus sont personnels et s’expriment sous forme de serments solennels, « ou serment de vassalité », par lesquels un homme libre se reconnaît vassal d’un autre homme qu’il nomme son seigneur ou suzerain. Ces liens impliquent : du premier obéissance et assistance, lorsque le suzerain requiert l’aide de son vassal, pour la guerre par exemple, et assistance et protection du second lorsque son vassal est en danger. En pratique tout homme est le vassal d’un autre homme sauf le roi qui est le suzerain, et seigneur des grands vassaux. Cette structure a permis de stabiliser la société de l’époque en donnant à chacun une garantie de protection et de justice par la possibilité de faire appel à un seigneur en cas de litige. La féodalité a été remise en cause à la fin du Moyen-Age par le renforcement du pouvoir royal…etc »

Voici la version gauchiste revisitée :« entre le Xe et XIIe siècle se met en place un système politique en Europe occidentale appelé féodalité, basé sur les rapports de force entre forts et faibles. Les puissants, issus des classes les plus riches de la société imposent aux plus pauvres, paysans et alleutiers ruinés, un système vertical et inégalitaire où les seconds se retrouvent accablés d’impôts arbitraires et multiples sous prétexte de protection fournie par les puissants. Dans les faits la condition des faibles s’assimile à de l’esclavage et d’ailleurs on les nomme serfs, du latin servus : « esclave ». L’arbitraire seigneurial étant complet celui-ci bénéficie d’un droit de vie et de mort sur ce prolétariat agricole qui, parfois, se révolte. Ces révoltes sont nommées Jacqueries ou Bagaudes et trouveront leur lointain accomplissement dans la révolution de 1789 venant mettre fin à cette forme médiévale de capitalisme sauvage et d’obscurantisme d’ancien régime. ».

Vous voyez la différence ? En appliquant cette méthode à toute l’histoire des époques d’avant 1789 et à de nombreux passages de l’Histoire plus récente, on obtient très vite, en deux générations, des lycéens ignares, rebutés par l’Histoire et le jargon abscons volontairement utilisé par les professeurs. Ils sont surtout très malléables et perméables aux thèses gauchistes et culpabilisantes de l’intelligentsia gauchiste. Ainsi les jeunes ne connaissent rien mais sont persuadés que les Européens, tout au long de leur Histoire, n’ont su que promouvoir et répandre l’impérialisme, le colonialisme, l’intolérance religieuse, le capitalisme sauvage ou l’esclavage…Et si vous leur demandez qui est Roosevelt ils vous répondent un avant centre du Real de Madrid !

mercredi, juin 09, 2004

L’anti-américain cohérent et l’anti-américain incohérent

…ou comment distinguer le frontiste du gauchiste ! L’anti-américanisme est en France l’un des comportements les plus répandus. Néanmoins une analyse un peu plus poussée permet de distinguer le crétin de gauche de l’idiot de droite.

Discutez cinq minutes avec un alter comprenant et il vous vomira sa haine de l’oncle Sam. Les arguments sont toujours les mêmes, avec quelques variantes certes, mais aussi beaucoup de constantes, comme la culture…pardon la Culture ! L’alter chevelu (gauchiste) ou l’alter rasé (frontiste) est en effet persuadé que les US viennent nous, je cite, « niquer notre Culture »… avec leurs Mac Do, leurs musiques, leurs films et leurs fringues (ce dernier point est un peu moins fréquent je le reconnais…l’alter altruiste porte souvent du Ralf Lauren…). L’idée est que les USA n’ont pas de culture. Rien. De la daube, de la soupe, de la télé réalité. Le néant. D’ailleurs c’est normal ils n’ont pas d’histoire. Et les gens là-bas sont bêtes, incultes et ignares…il ne savent même pas où se trouve la France (la France Môssieur !) et ne la distinguent pas de l’Italie ou de la Belgique*….Non vraiment les Etats-Unis représentent le niveau zéro de la culture. Des barbares.

Quelques remarques tout d’abord. La bouffe, la musique et les habits ne constituent pas la culture d’un pays mais son folklore. Que le second fasse partie de la première, certes, mais réduire la première au second prouve surtout que nos alter lents manquent de culture…c’est à dire de la première ! Ensuite, une culture qui se fait « niquer » par une autre culture est une culture décadente, qui n’a plus rien à offrir et ne survit qu’à coup de subventions.

C’est en effet inverser causes et conséquences que de croire que notre merveilleux (sic !) cinéma français, si riche et si intéressant (re-sic !), s’est fait « niqué », en pleine gloire, par le cinéma américain et ses milliards de dollars. Ce n’est pas l’argent qui fait qu’un art s’impose; c’est parce qu’il est bon, apprécié, performant, en phase avec les attentes du public qu’il fait de l’argent. Vous en voulez un exemple ? Le cinéma italien des années 50 à 70. A l’époque, surtout dans les années 50, l’Italie est un pays en voie de développement. Un pays pauvre. Déjà les grandes Majors d’Hollywood produisent des films à grands budgets, déjà les américains sont les plus riches…or les films italiens ont enchanté le monde, Amérique y compris. Ils se sont attirés louanges et récompenses partout et ont rapporté beaucoup d’argent à l’Italie. Comme quoi ce n’est pas l’argent qui fait l’art, ou la culture mais l’inverse.

Le corollaire de cette remarque est que notre cinéma national est décadent, bien sûr, et que les subventions dont l’arrose l’Etat, enfin je devrais dire nous par l’intermédiaire de l’Etat, ne servent qu’à retarder la chute et à engraisser quelques réalisateurs-fonctionnaires sans talents.

Bon, mais une fois que vos anti-américains ont craché sur la daube américaine, ou la sous-culture américaine qui envahit nos écrans, faites un test. Comparez, négligemment , la Chapelle Sixtine, Saint Pierre de Rome ou la Cathédrale de Strasbourg à…je ne sais pas, un collier de coquillages polynésien, les peintures rupestres des indiens d’Amérique du Nord ou une pointe de harpon esquimaude taillée dans une défense de morse. Feignez de préférer la cathédrale au harpon et, immédiatement, le gauchiste et le frontiste se démarqueront. Le premier vous traitera de fasciste, de colonialiste et, ça ne fait pas de mal, certainement d’anti- sémite refoulé…le second vous approuvera en rajoutant une couche: pour lui le vieux pipeau en frêne taillé à l’opinel par pépé en 19 au retour de la guerre (contre les boches !), vaut tout l’art du reste du monde, tous les Angkor, toutes les Mosquées de Samarkand, les temples chinois ou les pyramides mayas….
Les deux sont cons. Mais le frontiste est au moins cohérent. Le gauchiste lui n’a même pas cette chance. En effet, si toutes les cultures se valent, si tout est comparable, si même des choses qui jusqu’alors étaient considérées comme du bel artisanat, ou de l’art primitif, méritent la même admiration que les plus belles réalisations de l’humanité (au rang desquelles je place tous les monuments que j’ai cité, tous) alors pourquoi pas la culture de ces primitifs d’Américains ? Pourquoi un harpon en ivoire vaudrait bien le Laocoon ou la Venus de Milo et pourquoi ne serait-ce pas le cas de… « Autant en Emporte le vent » ? Une oeuvre de Warhol ou une tour de Chicago ? C’est quoi ces doubles standards ? C’est de l’incohérence. Quand vous aurez trempé le nez de votre alter gauchiste dans son caca, en lui ayant montré qu’il fait deux poids deux mesures chopez vite votre frontiste par l’oreille, sans le laisser trop se réjouir des malheurs de son compère, et rappelez lui que non, le pipeau de pépé ne vaut pas le Taj Mahal, les temples Shinto de Nara ou les pyramides d’Egypte.

Vous ne les convaincrez pas, mais vous vous amuserez bien.

* Qui peut me placer sans faute le Wyoming sur une carte ? La différence entre l’Ohio et L’Iowa ? hum ?

lundi, juin 07, 2004

La face cachée du Monde

Mais que fait « Reporters sans Frontières » ? Avez-vous entendu parler du livre de Pierre Péan et Philippe Cohen « La face cachée du Monde » ? Peut-être même l’avez-vous lu ? Ce livre paru il y a un an prétendait révéler tous les petits complots, toutes les petites bassesses et compromissions du Monde et de sa rédaction. Je dis bien prétendait car je ne l’ai pas lu, donc je ne peux être affirmatif. Mais là n’est pas l’important. Que ce livre contienne des erreurs, des déformations soit ! Peut-être n’est-il même qu’un tissu de mensonges. OK…Mais certainement pas plus que « L’effroyable imposture » du pathétique Meyssan…Or, dans notre beau pays, patrie des droits de l’homme, là où le droit d’expression devrait être garanti, la presse et l’information sont muselées…par la presse.
En effet comme le montre cette dépêche Le Monde, fort de sa renommée, sans doute, mais aussi de son pouvoir financier et médiatique, est parvenu à casser les reins aux deux rebelles qui avaient osé baver sur « l’Institution »…Bon, que le monde s’arrange avec Péan et Cohen passe encore, pourrait-on dire, après tout c’est leur œuvre et ils peuvent bien en vendre les droits pour 2 millions d’euros (bien que cela ressemble furieusement aux magouilles que les deux auteurs incriminaient et que Le Monde déniait…mais bon on est en France, pays où on attaque un magazine parce qu’il fait des interviews…). Au surplus on notera que Fayard renonce à éditer le livre en version poche et même à le rééditer en version « pas-poche ». C'est-à-dire cher.
Ainsi, Le Monde, institution du journalisme, porte-étendard (auto proclamé) de la liberté de la presse, avant-garde de toutes les luttes « progressistes » (sic !) a purement, et simplement, fait taire les deux impudents qui ont osé écorcher son image. Il a donc censuré.

Encore une fois on me demandera (enfin les libéraux me demanderont) pourquoi est-ce que je me plains. Si le deux parties sont tombées d’accord, après tout c’est un contrat…En fait ce n’est pas tant l’achat du silence par Le Monde qui me gène que les implications de l’affaire.

Car tout de même, il est curieux que Le Monde ait besoin de recourir à un tel procédé pour laver son honneur, surtout si celui-ci a été injustement bafoué. En effet, Le Monde et son armée de journalistes n’avaient qu’à réfuter les propos des auteurs, prouver son innocence lors du procès et publier en une, toute la semaine suivant le procès, des gros titres lavant sa réputation. Sans même parler des compensations financières que Le Monde n’aurait pas manqué d’obtenir. Alors pourquoi le monde n’a-t-il pas voulu de ce procès ? Pourquoi, au lieu de se faire de l’argent a-t-il préféré en donner ? Si il est dans son bon droit ? Hein ?
Si Le Monde n’a pas voulu du procès, si la direction est prête à payer 2 millions d’euros plutôt que d’affronter un débat contradictoire c’est que ce livre n’est peut-être pas totalement bidon. Que ce procès aurait certainement un peu trop remué la merde et que certaines choses, pas jolies-jolies, évoquées dans le livre ou même autres, seraient peut-être venues sur le tapis…Des enquêtes sur Colombani et Plenel, Minc et autres auraient certainement été diligentées ; et qu’aurait-on trouvé ? Hum ? Bon je vous laisse terminer… mais moi, sachant qu’il n’y a pas de fumée sans feu je vais essayer de me procurer ce livre avant qu’il ne devienne un introuvable…

dimanche, juin 06, 2004

le 6 juin 1944

Il y a de cela soixante ans, jour pour jour, débutait la plus formidable opération militaire de tous les temps :le débarquement alliés sur les côtes normandes. Des milliers et des milliers d’hommes, britanniques, canadiens, néo-zélandais, australiens, mais aussi américains, surtout américains, vinrent sacrifier leurs vies pour libérer la France et l’Europe du joug nazi . Et ceci nous l’avons oublié, ou presque…ou pire : nous nous en souvenons mais nous nous sentons de moins en moins redevables à nos amis américains d’être venus nous sauver, oui, sauver ! comme le montre ce sondage.

Je sais que l’enseignement de l’histoire est particulièrement déplorable en France et que l’antiaméricanisme viscéral qui parcourt une bonne part de l’opinion explique beaucoup de choses, mais tout de même…Est-ce que les décérébrés qui ont répondu ainsi ont bien conscience de ce qu’implique leur vision du 6 juin 44 ? Un 6 juin où les alliés n’auraient pas débarqué. En effet quand on voit la gratitude des « libérés » 60 ans après on eût pu comprendre qu’ils s’abstiennent…Eh bien le nazisme aurait peut-être eu encore quelques belles années devant lui, la guerre se serait terminée en 46 ou en 47…Qu’importe diront certains, si cela nous épargnait la culture américaine, les GI, Hollywood et son modèle abêtissant, le libéralisme et la société de consommation…Parce que, comme le montre cet autre sondage, les principaux produits apportés à l’Europe par les USA sont :

« AP(Paris, 5/06/04)Par ailleurs, les Français pensent que le principal produit apporté par les Américains lors du Débarquement est le jazz (44%), le chewing-gum (19%) et le Coca-Cola (19%). »

Et la liberté ? La démocratie ? Non ? Vraiment ?

Sans m’étaler sur le l’abjection qu’il y a à balayer d’un revers de main deux années de tyrannie nazie sur l’Europe et leurs conséquences sur les populations et les juifs encore rescapés en 44, rappelons à nos américanophobes satisfaits que le débarquement ne coulait pas de source. Que Staline, qui jusqu’en 43 pressait les anglo-saxon de débarquer, n’était plus si chaud après son offensive réussit en Ukraine, et qu’il voyait bien qu’une course vers la mer l’attendait avec comme récompense une main mise totale sur les pays libérés par l’armée rouge….
Ainsi sans ce 6 juin 44 ce n’est peut-être pas la deuxième division blindée de Leclerc qui aurait libéré Paris, mais les troupes de Joukov. Le rideau de fer ne serait pas tomber à Berlin, ce qui déjà fut une tragédie pour les européens de l’est, mais aurait épousé nos côtes de l’Atlantique. Et aujourd’hui au lieu de fêter les 60 ans du débarquement, comme les Roumains, les russes, les ukrainiens ou les polonais, nous chercherions à nous relever d’un second totalitarisme, le communisme. Et encore… en supposant qu’une URSS maître de l’ensemble de l’Europe aurait succombé en 89 comme ce fut le cas.

Donc, pour les 50% d’ingrats, ce n’est pas seulement du nazisme que les américains et leurs alliés sont venus nous sauver mais aussi, et déjà, du communisme. Pour cela, et d’autres chose encore, nous devons leur être éternellement reconnaissants.

edito

Voilà, après avoir beaucoup lu le forum liberaux.org et les blogs de ses intervenants l’envie m’est venue à moi aussi d’avoir mon propre blog. Je me lance aujourd’hui sans bien savoir encore quel contenu j’entends lui donner. Il sera probablement un reflet de mes goûts, de mes passions et de mes idées. Des fiches de lectures, quelques réactions à l’actualité, des prises de positions sur des thèmes de société. Peut-être aussi des choses plus personnelles; plus « light »…on verra bien. Ce que je sais néanmoins c’est ce que ce blog ne sera pas…ainsi, si toi lecteur tu te sens une âme d’alter-mondialiste, si tu pleures sur la misère des paysans brésiliens tout en maudissant ces cochons de libéraux qui veulent casser-not’-bonne-PAC, si tous les matins tu te lèves en vomissant l’Amérique et le « nazi » actuellement président des USA, si tu es un adepte des manifestations festives, ludiques et multiculturelles à l’honneur dans notre bon pays des droits-de-l’homme-de-gauche, si au fond de ton cœur tu nourris une certaine tendresse pour l’idéal communiste qui, malgré ses cent millions de victimes, « vise à l’édification d’un monde meilleur et plus juste », si tu penses que tout un chacun se devrait d’avoir au moins une fois une expérience homosexuelle, pour sa « culture personnelle » et pour ne pas passer pour un sale réac intolérant et non festif, alors passe ton chemin, ce blog n’est pas pour toi…Si, malgré toutes ces mises en garde tu veux absolument entrer ici eh bien… cave canem et vae victis !!!

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