Thémistocle le Cimmérien

"Il y a des gens au gouvernement qui pensent à une réforme fiscale très simple. Sur la déclaration d'impôt, il n'y aura plus que deux lignes. Combien avez-vous gagné l'an dernier ? Envoyez le total.". Ronald Reagan, Président des USA

mercredi, juin 16, 2004

Le relativisme culturel

Le relativisme culturel…Qu’est-ce encore que cela ?? Le relativisme culturel fait parti de ces maladies mortelles qui s’en prennent à l’Europe, et plus largement à l’Occident, et qui ont décidé sa mort. Comme l’islamisme, l’anti-libéralisme, le droit de l’hommisme ou l’alter mondialisme. Mais qu’est-ce donc exactement que ce relativisme culturel ?
C’est une attitude qui consiste à croire que toutes les cultures, toutes les civilisations en un lieu et parfois en un temps donné se valent. Le relativisme culturel postule que toute comparaison entre deux sociétés, comparaison basée sur les valeurs ou les coutumes de ces sociétés est vaine. Pire, faire de telles comparaisons est en fait du racisme, ou de l’impérialisme. Précisons quand même que de telles sentences ne s’appliquent pas partout et de la même manière selon la civilisation que l’on juge et selon la civilisation à partir de laquelle on juge. Prenons un exemple. Un « relativiste » refuse de comparer la société saoudienne et la société européenne. Il admet qu’il y a des différences, fondamentales même, mais il ne reconnaît aucun droit à l’occidental de dire que la culture européenne est mieux que la culture islamique. Un inconscient qui se risquerait à énoncer une telle chose serait immédiatement cloué au pilori par toutes les associations anti-racistes que compte la France. Si je dis que le rôle des femmes dans la société occidentale, la position et la considération qui leurs sont accordés, sont supérieurs et préférables à ce qu’est le sort de la femme dans le monde musulman alors je suis un raciste….Le relativiste ne niera pas, je le répète, les différences mais m’interdira de juger à partir de « mes » valeurs, « leurs » valeurs. Selon lui, prétendre utiliser des valeurs occidentales pour juger des mœurs autres est du racisme. Pour le relativiste si lapider les femmes adultères est « bon » pour les musulmans ce n’est pas à nous, au nom de nos valeurs, de les critiquer.
Or moi je ne suis pas relativiste, mais pas du tout. Je pense effectivement que le modèle occidental est le meilleur. Qu’il a prouvé cela par ses résultats. Les sociétés occidentales ou ayant adopté le modèle occidental sont les plus libres, les plus prospères et les plus justes. Et cela à cause des valeurs constitutives du modèle occidental.
Une telle affirmation pose de nombreuses questions. Tout d’abord qu’appelle t-on « valeurs » ? Existent-il des valeurs universelles ? Sinon comment juger un système de valeurs à partir d’un autre système de valeurs ?
Les « valeurs » d’une société représentent la manière dont celle-ci appréhende le monde. Comment elle interprète sa complexité et sur quels fondements elle base son développement. Les valeurs d’une société c’est sa culture, sa civilisation. On pourrait dire, pour l’occident, que la liberté et l’individualisme sont deux valeurs fondamentales. Pour l’occidental l’homme a vocation à être libre. De même l’occidental se conçoit avant tout en tant qu’individu. La famille, le groupe ou la tribu ne sont pas des notions étrangères à l’occident mais l’individu prime sur le groupe. D’autres valeurs peuvent être transmises par les religions. Ainsi le travail est une valeur fondamentale pour l’Occident. Il nous vient du christianisme. Dans l’Antiquité travaillent les non-libres, les esclaves. C’est donc dévalorisant. Le christianisme, dans la Genèse, introduit le travail comme moyen de salut. L’homme rachète son péché originel par le travail et ainsi les prêtres n’eurent de cesse de valoriser le « labor » jusqu'à faire du travail une valeur constitutive de l’identité européenne.
Si chaque société, isolée, a pu développer son propre corpus de valeurs il faut encore savoir si certaines de ces valeurs sont universelles. C’est-à-dire si elles sont « bonnes » et applicables à l’ensemble de l’humanité et non pas seulement à la société qui les a développées. Tout d’abord disons qu’une valeur, seule, n’est rien. Si on parle d’universalisme on parle de l’ensemble du corpus de valeurs. En effet chaque valeur isolée perd tout son sens des lorsqu’elle n’est pas associée aux autres valeurs qui se sont développées concomitamment. Ainsi qu’est-ce que le travail sans la liberté d’en jouir ? Qu’est-ce que la liberté dès lors qu’elle est soumise au dictat du groupe ? Bref parler d’universalisme c’est parler de l’universalisme d’un corpus, d’un modèle. Le modèle occidental, le modèle chinois etc…Sur Terre il existe de nombreux modèles de sociétés, sont-ils tous universels ? En existe-t-il un d’universel ? Ou bien sont-ils tous relatifs, c’est-à-dire propres à un groupe, en un endroit et à un moment mais pas transposables ailleurs ? Rayons immédiatement la première possibilité. Un modèle universel est forcément unique. Car l’universalité implique que ce modèle est le meilleur. Pas parfait mais le meilleur. Or le fait d’être le meilleur doit l’amener, à plus ou moins long terme, à s’imposer, donc à être unique. Certains diront qu’un modèle moins bon qu’un autre pourrait s’imposer à l’ensemble de l’humanité au gré de hasards historiques ou sociologiques, mais cela est irréaliste. Tout d’abord parce que pour qu’une société passe d’un modèle à un autre il faut du temps et le temps ne travaille jamais en faveur des modèles les moins performants. Il se peut que pendant une période assez longue, au moins à l’échelle d’un homme, un système inférieur commence à s’imposer là où existait un modèle supérieur mais il est impossible qu’à la fin il triomphe partout et ce du simple fait de la concurrence des systèmes et du tropisme humain à se tourner vers ce qui lui convient le mieux : le modèle de société le plus performant. Ainsi donc, si un modèle inférieur, dit universel, ne peut s’imposer partout il perd de facto sa prétention à l’universalité.
En fait il ne peut exister qu’un seul modèle universel, même si de nombreux systèmes de valeur peuvent prétendre à l’universalité. Le cas d’une humanité où aucun système ne serait universel, cas qui a les faveurs des relativistes, n’a pas plus de sens car un système universel n’est pas définit comme parfait mais comme meilleur. Même sur une Terre où n’existerait que barbarie, chaos et injustice il y aurait toujours un groupe d’individu pour inventer une tyrannie un peu plus douce que les autres et qui, de ce fait, parce qu’elle attirerait les autres êtres humains, deviendrait universelle !

Une fois qu’on a admis qu’il existe un, et un seul, système universel reste à déterminer, parmi tous les modèles de sociétés que l’homme a inventés, celui qui est le meilleur. Là est toute la difficulté ! Bien sûr chacun est tenté de dire que son système de valeurs est universel. C’est normal et c’est même indispensable. Un corpus de valeurs ne s’affirme comme universel qu’en « se frottant » aux autres. En fait c’est la compétition qui est le moteur. Je dis compétition mais je ne dis pas guerre ou lutte. La compétition c’est la comparaison ; la lutte c’est l’éradication. Comparer c’est chercher à progresser : « qu’as-tu à proposer ? C’est mieux, je prends ! ». D’ailleurs un modèle qui chercherait à s’affirmer comme universel en éradiquant physiquement les individus d’une autre Société perdrait immédiatement sa vocation à l’universalité car s’il doit commettre un génocide pour s’imposer c’est que ses valeurs, son corpus, ne sont pas assez « forts » ou « bons » en eux-mêmes et pour séduire n’importe quel individu. Pour déterminer quel modèle est le meilleur il faut donc permettre à l’humanité d’accéder à l’ensemble de l’offre. Favoriser l’information donc. Libéraliser. D’autre part il ne suffit pas que les individus d’un modèle concurrent aient accès au meilleur modèle pour que celui-ci s’impose aisément et en peu de temps. Il faut encore que les individus de la Société au modèle universel aient confiance dans ce modèle, qu’ils le ressentent eux-mêmes comme le meilleur. Sinon quels mauvais commerciaux ils font !

Quand on a une idée de ce que pourrait être un système de valeurs universel le relativisme culturel prend un tout autre aspect. Les critiques adressées à ceux qui pensent que le modèle occidental est le meilleur, et donc universel, aussi. Un relativiste vous dira que tous les systèmes se valent mais que tout de même il est bien content de vivre en France plutôt qu’à Kaboul, surtout s’il est une femme ! Pourquoi défend-il si férocement la Charia là-bas mais n’en veut-il pas ici ? Deux possibilités : soit il juge la charia moins bien que le modèle occidental, mais alors il est en contradiction avec son relativisme…En effet pourquoi vouloir maintenir de toute force des gens dans un mode de vie qu’il juge lui-même moins bon ? L’autre possibilité est qu’il juge les systèmes équivalents. Mais s’il n’en veut pas en France c’est qu’il considère que les gens en France et en Afghanistan ne sont pas pareils…ils sont différents ! Là je vous laisse réfléchir 5 secondes….comment on appelle en français une personne qui pense que les être humains ne sont pas partout les mêmes ? Un raciste, oui ! Un relativiste est soit un menteur hypocrite, soit un raciste. Pour certains les deux.
Etre « universaliste », comme je le suis est donc le contraire du racisme puisque toute l’argumentation visant à démontrer l’existence d’un système universel, en l’occurrence le modèle occidental de développement, n’est basé que sur les concepts théoriques des Sociétés. Leur psychologie. Pas sur leur « race » (bouh le vilain mot) ou leur couleur. Prétendre que le modèle occidental est universel sous-entend que n’importe qui, un papou, un japonais ou un irakien devrait y être plus heureux que dans son système actuel. C’est profondément humaniste ! Prétendre que le modèle occidental est le meilleur ne revient pas à dire qu’il est insurpassable. Peut-être qu’il y en aura un de meilleur. Mais pour l’instant ce n’est pas le cas. Voilà pourquoi je suis pour la mondialisation libérale. La mondialisation libérale c’est la confrontation des valeurs. Confrontation dont devrait sortir un monde plus libre et plus occidental dans ses valeurs. Cela ne signifie pas un monde uniforme ou standardisé comme les alter mondialistes le soutiennent car si tous les hommes peuvent à terme vivre en démocratie cela ne signifie pas qu’ils devront parler la même langue, manger les mêmes choses ou s’habiller pareil. La mondialisation libérale signifie, par exemple, que n’importe où sur Terre une femme puisse voter, se promener seule dans la rue, sans être battue à mort pour avoir parlé avec un homme. Quand cela sera possible cela signifiera que tous les hommes auront adopté les valeurs de liberté, de la dignité humaine, d’égalité ou de l’individualisme et cela que la femme porte un Sari, un kimono ou une jupe, qu’elle s’appelle Nancy, Junko ou Nadia, qu’elle mange de la pizza, un kebab ou des sushis.
La prochaine fois, donc, qu’une connaissance vous fait des remontrances pour avoir déploré la lapidation d’une femme au Nigeria, traitez là de raciste et plantez lui un truc dans l’œil, genre un pipeau en Frêne taillé dans les tranchées de 14 par pépé.

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

un grand merci pour cet article frappant de vérité et de justesse. Je ne savais pas que l'on pouvait écrire une philosophie si proche de nous par sa simplicité, elle m'a inspiré et fait prendre conscience de notre monde

3:28 AM  
Anonymous Anonyme said...

...Petites retouche d'un relativiste sans complexe qui pence que votre opinion a le droit d'exister (lol) :
"pourquoi vouloir maintenir de toute force des gens dans un mode de vie qu’il juge lui-même moins bon ?"[entre maintenir de toute force et ne pas intervenir, il y à une marge qu'a franchis votre dialectique!!!]
...Mais par refus de l'individualisme pardi! l'individualisme sus-cité, valeur fondatrice de notre occident ne peut accepter le relativisme (des cultures bouddhistes entre autre exemple...) car l'individualisme préconise de garantir la survie — éventuellement la suprématie; de son système de valeur. face au relativisme qui s'en fou, la lutte sera toujours inegale...
"Cela ne signifie pas un monde uniforme ou standardisé..."
la standardisation n'est pas le but, mais forcement une des conséquences de la mondialisation libérale... Pour sur le Sari, la jupe et le Kimono laissant bientôt la place a un uniforme plus Universaliste (Orwelien?). a-t-on le droit de le déplorer? [sic]
Bravo tout de même pour la qualité de votre développement: vous semblez tout de même avoir compris quelques paradoxes du relativisme...

1:24 AM  

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