Thémistocle le Cimmérien

"Il y a des gens au gouvernement qui pensent à une réforme fiscale très simple. Sur la déclaration d'impôt, il n'y aura plus que deux lignes. Combien avez-vous gagné l'an dernier ? Envoyez le total.". Ronald Reagan, Président des USA

mardi, décembre 14, 2004

Le Metternich des alpages

Et dire que ces débiles d’américains nous prennent pour des lavettes nous les européens….. Les Rumsfeld et autres Bush veulent voir ce que c’est qu’un français en colère? Ils veulent avoir une idée de ce qu’est une diplomatie en béton, qui n’a pas peur du bras de fer international et qui est prêt à taper du poing sur la table lorsqu’il le faut ? Ah !! Mais qu’ils écoutent notre ministre des affaires étrangères ! Qu’ils écoutent et prennent de la graine devant ce titan, ce négociateur aux nerfs d’acier qui fera plier la Turquie par la seule force de sa volonté et de ses exigences incontournables !!! Voyez : , n’est-ce pas la marque d’une volonté imparable !

On pleurerait….

« La reconnaissance par la Turquie du génocide arménien de 1915 est «une question», mais pas «une condition» posée par la France à la Turquie dans le cadre du débat sur l'adhésion d'Ankara à l'Union européenne, a expliqué mardi le ministre des Affaires étrangères Michel Barnier.
Ce n'est pas une condition que nous posons pour l'ouverture de négociations comme celle dont les chefs d'Etat vont discuter jeudi et vendredi», a affirmé Michel Barnier sur France-2, deux jours avant le Conseil européen qui doit se prononcer sur l'ouverture de négociation d'adhésion entre la Turquie et l'Union européenne.»

Ben non…c’est pas une « condition »…faudrait tout de même pas mâcher notre ami Erdogan….Il pourrait se fâcher tout rouge et faire les gros yeux, et ça Michou Barnier il ne le supporte pas, ça lui fait peur et son petit cœur se serre si fort que parfois il croit qu’il va mourir…..

« Le ministre a toutefois précisé que la France demandera à la Turquie de reconnaître le génocide arménien de 1915. «Le moment venu, la Turquie devra faire ce devoir de mémoire par rapport à cette tragédie du début du siècle qui a touché des centaines de milliers d'Arméniens», a-t-il dit, soulignant que «le projet européen est fondé sur l'idée-même de la réconciliation». Paris posera cette question «dans le courant d'une négociation qui va sans doute commencer l'année prochaine», a précisé Michel Barnier. «Nous avons une dizaine d'années pour la poser, les Turcs ont une dizaine d'année pour réfléchir à leur réponse.» »

Ah mais ! C’est pas de l’autorité ça ?! On leur demandera le moment venu ! C'est-à-dire quand ils seront dans l’Europe, puisque les négociations vont « sans doute commencer l'année prochaine » (ou on voit comme nos dirigeants se soucient de l’opinion des européens…) qu’on sera des copains…parce que vous comprenez c’est une question difficile M’sieur, Dames…il faut bien une dizaine d’années pour formuler « Bon alors, oui ou non 1.5 millions de kurdes ont été massacrés sur ordre du gouvernement turc en 1915 ? »…et il faut aussi une bonne dizaine d’années pour dire « oui »…ou « non ». C’est qu’on a des cerveaux, m’sieurs, Dames ! Des deux cotés du Bosphore !

vendredi, décembre 10, 2004

(Ré)Education

Bon je sais, je sais, ça fait trés longtemps que je n’ai rien écrit…Si j’ai encore des lecteurs ils doivent être super déçus….ok !ok ! Mais enfin, me revoilà !…et rien de tel qu’un bon gros article de chez Libération pour essayer de réamorcer la pompe….Au menu d’aujourd’hui Kultur et charabia estampillé Education Nationale version IUFM….
Pour introduire le sujet sachez que M. Travert, maître de conf à Aix Marseille, n’est pas du tout d’accord avec le projet de réforme de l’enseignement de Fillon, mais alors du tout ! Que nous dit ce brave homme ?

Les arts, la musique, l'éducation physique et sportive sont rassemblés, dans le projet de réforme du brevet, dans un «portefeuille de matière au choix». Cette nouvelle position qu'occuperont ces disciplines dans le premier diplôme que les élèves auront à acquérir témoigne de la considération que le pouvoir politique leur accorde. Elles ne sont plus obligatoires ; elles deviennent optionnelles. A terme, on peut penser qu'elles seront prises en charge par des structures extra-scolaires en dehors des missions qui incombent à notre école publique. Dans la vie de tous les jours, de nombreux adolescents, souvent ceux qui sont d'ailleurs en situation d'échec à l'école, «taguent», «rappent», s'affrontent dans une partie de «football de pied d'immeuble». La connaissance qu'ils ont, de soi et des autres, se façonne au gré de ces expériences sensibles dans lesquelles l'engagement corporel est un chaînon essentiel.

En gros, si on supprime le caractère obligatoire des arts plastiques, de la musique et du sport, les adolescents « qui sont d’ailleurs » n’auront plus que les tags, le rap et des « affrontements » (sic !) de foot en bas des tours pour augmenter « La connaissance qu'ils ont, de soi et des autres, pour se façonner au gré de ces expériences sensibles dans lesquelles l'engagement corporel est un chaînon essentiel. ». Ce serait ballot non ?

On va donc se retrouver face à une situation où, d'un côté, on aura une école dont le fondement légitime est la transmission d'un «socle commun de connaissances et de compétences» et, de l'autre, des adolescents dont les «connaissances et les compétences induites par des expériences communes» seront ignorées. Sauf à considérer ces connaissances et ces compétences comme des sous-produits culturels ou comme subversives et suspectes, on peut se demander s'il n'est pas regrettable de se passer de ces connaissances «ordinaires» ?

C’est là ou ça se gâte car ce que notre Maitreudeuconférençeuh regrette ce n’est pas que l’on n’enseigne plus la musique, le sport ou les arts en général à l’école mais que l’on n’enseigne pas le rap, les tag et « l’affrontement footbalistique » à l’école…Et si quelqu’un, qui ne serait pas opposé à l’enseignement des arts à l’école, voulait avancer que enseigner le rap ou les tags ne fait pas forcément parti du « socle commun » il est immédiatement mis en garde : « Sauf à considérer ces connaissances et ces compétences comme des sous-produits culturels ou comme subversives et suspectes »…ce qui signifie en gros : Quoi ? vous êtes contre !? Pourquoi ? C’est louche….Vous ne seriez pas raciste par hasard pour dénigrer ainsi ses formes d’expressions artistiques ou corporelles de ces « adolescents qui sont d’ailleurs » ?

Oui, c'est regrettable, en terme de sociabilité ! On ne peut pas ignorer qu'au travers de ces expériences se construisent des règles de vie en communauté ; une socialité. Elles ne sont pas que des moments de partage d'émotions, elles sont aussi partage de principes singuliers, parfois différents suivant les groupes, à l'origine de la régulation de leur vivre ensemble. Laissées à l'abandon, loin des valeurs et des principes qui donnent corps à notre république, elles peuvent alimenter les voies d'un communautarisme figuratif, musical ou ludique. Oui, c'est regrettable en terme de rapport au corps ! L'engagement corporel est un des facteurs essentiels qui caractérise ces expériences. Il l'est d'autant plus, qu'à cette période de la vie il participe activement à la construction du regard que l'adolescent porte sur lui-même, et de l'image sous laquelle il entend être reconnu. Ne pas relayer ces expériences par un cadre structuré, stable et culturellement signifiant, c'est prendre le risque de laisser se développer un rapport au corps sans repères extérieurs, uniquement soumis aux aléas et soubresauts des conflits intérieurs. Oui, c'est regrettable, en terme de réussite !

Bon là accrochez vous bien car il est passé au niveau supérieur…Il faut lire le paragraphe trois fois….Il attaque cash avec « socialité »….je me demande si c’est pas juste pour plaire aux collègues ; pour gagner un pari, genre : tu vois je l’ai placé ton mot de merde !
Avant que le lecteur n’ai réussit à comprendre il enfonce le clou par « Elles ne sont pas que des moments de partage d'émotions, elles sont aussi partage de principes singuliers, parfois différents suivant les groupes, à l'origine de la régulation de leur vivre ensemble »…Rahhh…le « vivre ensemble » que c’est bon !
Bon mais après ces papouilles littéraires qu’est-ce qu’il veut nous dire le gars Travert ? Non pas qu’il est nécessaire de former les jeunes à la musique en général, à l’art plastique en général ou au sport en général…non ! Il faut que les tags et le rap soient enseignés dans les collèges et lycées pour que ceux-ci leurs donnent une valeur républicaine : « Laissées à l'abandon (c'est-à-dire le rap et les tags qui constituent les expériences au travers desquelles les jeunes se construisent bla, bla….), loin des valeurs et des principes qui donnent corps à notre république, elles peuvent alimenter les voies d'un communautarisme figuratif, musical ou ludique. Oui, c'est regrettable en terme de rapport au corps ! L'engagement corporel est un des facteurs essentiels qui caractérise ces expériences. Il l'est d'autant plus, qu'à cette période de la vie il participe activement à la construction du regard que l'adolescent porte sur lui-même, et de l'image sous laquelle il entend être reconnu. »

La solution de Travert c’est donc : plutôt que les jeunes s’enferment dans leur valeurs communautaires faisons de ces valeurs la norme ! Rap et tag pour tout le monde ! Et du simple fait que l’Etat s’en empare tout sera mieux ! Oui…et nounours viendra nous border le soir en disant bonne nuit les petits !
Que l’on m’explique où est la logique là dedans ? On se demande bien de toute manière à quoi servent les cours de musique ou d’arts plastiques tels qu’ils sont enseignés actuellement et je comprends fort bien que les adolescent ne ressentent qu’un exaltation très modérée à l’idée d’apprendre à jouer « jeux interdits » au pipeau….C’est sur que si on leur laisse le choix entre ça ou rien ils risquent de choisir rien.

Tout le monde s'accorde pour que l'école mène l'élève sur la voie de la réussite. Mais alors, pourquoi se passer de ce qui est déjà pour lui, à l'extérieur de l'école, une expérience de la réussite ? L'ignorer, c'est se couper d'un moyen d'attirer l'élève vers l'école. C'est également se passer des conditions initiales d'une réussite pour les mettre en relation avec des échecs. Seule la dialectique réussite/échec prend sens. L'une sans l'autre mène soit vers le désespoir, le rejet, soit vers l'utopie, l'absence d'apprentissages. Ignorer ces «différentes réussites», c'est se couper d'une entrée favorable dans les apprentissages. Oui, c'est regrettable en terme de culture !

Là on commence à avoir une idée du néant…si pépère n’a pas fondamentalement tort lorsqu’il dit que l’objectif de l’école c’est d’amener l’élève à la réussite il s’écrase comme une merde lorsqu’il s’agit de définir ce qu’est la réussite….Pour le commun des mortels non estampillés « élevés aux grains du gauchisme national» la vocation première de l’école c’est d’enseigner aux jeunes (et non pas d’éduquer les jeunes !) des compétences et des connaissances qui leur permettront d’avoir un travail rémunéré dont ils pourront vivre. Mais pour Maxime le Minus (spécial dédicace latinistes…) quand Karim ou Jean Pierre réussissent un ciseau retourné sur la pelouse de la cité, ou bien si ils taguent dans un somptueux mélange de couleurs primaires un « Nik La polisse » sur le mur d’une crèche, alors c’est une réussite. Du moins c’est une réussite pour eux aux yeux de leur potes…mais ce que Travert propose c’est ni plus ni moins que cela devienne aussi une réussite tout court, une réussite pour l’EN et que celle-ci se charge de l’enseigner….C’est ce qu’il dit ici : « Mais alors, pourquoi se passer de ce qui est déjà pour lui, à l'extérieur de l'école, une expérience de la réussite ? ».

Deuxième raison d’être de l’école : attirer les jeunes : « L'ignorer, c'est se couper d'un moyen d'attirer l'élève vers l'école »….humm ! l’école n’est elle pas obligatoire jusqu'à 16 ans en France ? En outre pourquoi l’école devrait-elle être complaisante, attirante ou alléchante ? C’est chiant de bosser, même pour gagner sa vie ! Alors pourquoi faut-il que les enseignements s’adaptent au bon vouloir des élèves ? A quand les cours de Playstation (arts graphique…), de tournantes (sport…je vois les conseils du prof…. « non tu dois la tenir d’une main pendant que tu la marque sinon elle peut s’échapper !!») et autres conneries ?

Vouloir transmettre un socle de connaissances et de compétences n'est pas contestable. Il reste à débattre de sa nature. Ignorer ces cultures premières, c'est se contenter de s'entre-déchirer sur la définition d'une «culture commune» dont le seul fondement reste la légitimité académique. Le problème est alors posé en terme traditionnel et seuls sortent vainqueurs les conservatismes. Prendre en compte ces cultures premières, c'est déplacer le débat sur la définition d'une «commune culture» dont un des fondements reste le réalisme, et alors sort vainqueur l'enrichissement des élèves.

Maintenant arrive le couplet sur tout ce que l’autre peut nous apporter et sur tout ce que surtout, Oh ! oui surtout ! nous ne devons pas lui imposer….Tout d’abord brave gens sachez que la « culture commune », en France, n’est pas imposée par l’histoire…tss !tss ! Vous pouviez penser bêtement que ce que vous croyez, les auteurs que vous aimez, les valeurs que vous chérissez, bref que ce qui fait notre société est le fruit de 2000 ans d’histoire et bien vous avez tort ! Car c’est l’éducation nationale qui décide ce qu’est la culture commune : « Ignorer ces cultures premières, c'est se contenter de s'entre-déchirer sur la définition d'une «culture commune» dont le seul fondement reste la légitimité académique. ». Or nos penseurs ont décidé que notre nouvelle culture devait prendre en compte les cultures « premières »…ce qui est absurde quelque soit le sens que l’on choisisse. Si il parle de culture « première » pour des « adolescents qui sont d’ailleurs » c’est qu’il pense à l’islam et plus généralement à l’immigration non européenne. Mais maintenant que le gros mot non politiquement correct, mais bien plus clair, est lâché, la remarque du sieur Travert n’est pas plus claire car ces adolescents sont français ! Leur culture première c’est celle de la France ! Leur culture « secondaire » c’est celle de leurs parents, et même très souvent de leurs grand-parents, que personne ne leur demande d’abandonner, mais qui ne doit pas devenir la culture ou la civilisation de la France. Ce que propose Travert c’est tout simplement une assimilation à l’envers : puisque le « socle de culture commun » traditionnel n’est pas apte à faire réussir les jeunes immigré (l’intégration dans la société et l’acceptation de ses coutumes ancestrale ça aide aussi pour la réussite) alors faisons table rase des ce socle et bâtissons en un nouveau sur la base de la culture primaire de ces jeunes !

Et puis pour finir, pensons à ceux et à celles pour qui «taguer», «rapper» et jouer au foot dans la rue sont interdits ou inaccessibles. Pour eux, la pratique de ces matières, optionnelles ou se pratiquant à l'extérieur de l'école, reste suspendue à leurs choix. Or, il n'y a rien de plus inégalitaire que l'égalité devant le choix. On sait bien que l'appétit, la curiosité pour des disciplines restent profondément dépendants des contextes sociaux, culturels et confessionnels dans lesquels évoluent les personnes concernées. Réduire au choix, la rencontre avec une matière, c'est, dans le meilleur des cas, renforcer une situation déjà existante et, dans le moins bon, ne jamais la provoquer. Bref, c'est renforcer les inégalités en entretenant les ignorances et en limitant la palette des choix. Ne pas rendre obligatoire les arts, la musique et l'éducation physique et sportive au brevet, c'est aussi regrettable, en terme d'égalité »

Voici le dessert : Les pauv p’tit bourges coincé du cul qui ne peuvent pas « taguer » et « rapper » dans leur manoirs qui c’est qui pense à eux ? hein !? heureusement que l’école est la pour les éduquer (pas enseigner) et leur inculquer obligatoirement les vertu du maniement de la bombe de peinture !
Et ça c’est la figurine en pâte d’amande sur la génoise (version actualisé de la cerise sur le gâteau…) : « Or, il n'y a rien de plus inégalitaire que l'égalité devant le choix.»…Donc on est trop con pour choisir par nous même, trop abruti par notre milieu qui nous a transformés en zombies, incapables à 16 ans de choisir si on veut faire 2 heures de rap ou 2 heures de Puccini par semaine (Putain ! le choix philosophique…)…Mais ne paniquez pas ! Super-Maxime (Les ciceronophiles se régalent là, non ?) veille ! Il est là pour nous guider, pour nous éduquer ! plus de soucis, plus de choix, l’état décide pour nous, l’éducation (de « ducere » en latin qui a donné Duce en italien…y’en a compris maintenant !) prends tout en mains….En conclusion choisir c’est inégalitaire et se voir imposer une matière c’est la liberté : « Bref, c'est renforcer les inégalités en entretenant les ignorances et en limitant la palette des choix. Ne pas rendre obligatoire les arts, la musique et l'éducation physique et sportive au brevet, c'est aussi regrettable, en terme d'égalité »

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