Thémistocle le Cimmérien

"Il y a des gens au gouvernement qui pensent à une réforme fiscale très simple. Sur la déclaration d'impôt, il n'y aura plus que deux lignes. Combien avez-vous gagné l'an dernier ? Envoyez le total.". Ronald Reagan, Président des USA

lundi, août 02, 2004

Photos de vacances

Retour de vacances. C’est dur. Après 20 jours de congés me voici de nouveau devant mon écran en espérant ne pas avoir trop manqué à mes lecteurs. Cette année j’ai passé mon temps libre essentiellement dans notre glorieuse capitale, que je connaissais très mal, et Lyon ville chère à mon cœur.
Paris est vraiment un bel endroit même si j’ai plus été impressionnée par les monuments et l’offre culturelle de la ville que par le « cachet » de la capitale. Si le Louvre (bâtiment et musée), Notre Dame, le musée d’Orsay, le musée Guimet ou l’arc de triomphe m’ont vraiment émerveillés, les rues, maisons et demeures de Paris ne m’ont pas scotché…
En fait ce qui m’a le plus plu à Paris, et qui à lui seul aurait valu le voyage c’est une famille de réfugiés politiques sino-cambodgiens qui m’a accueilli chez elle pendant toute la durée de mon séjour.

J’ai découvert dans un quartier de Paris peu reluisant des gens extraordinaires. Des gens qui travaillent au moins douze heures par jour, des gens qui sont certes accrochés à leurs traditions mais aussi très ouverts à celles de leur pays d’accueil. Une mère qui étouffe de fierté pour ses enfants qui sont premiers de leur classe et brillant dans toutes les matières. Des parents qui par leur exemple et aussi par leur culture inculquent à leurs enfants des vertus de travail et de réussite sociale. L’une n’allant pas sans l’autre. Des gens qui ne se sentent pas des victimes du racisme des « petits blancs », de la société française ou d’une quelconque exclusion. Seulement des gens qui savent qu’ils ont quitté un pays devenu invivable et qui sont grés à la France de les avoir accueillis. Des gens qui voulaient réussir même si c’est dur et qui savaient en arrivant en France, dénués de tout, que pour eux ce seraient plus dur que pour les autres mais que là était le prix de la sécurité.Ces gens ne réclament pas d’aide, pas de commisération. Ils ne parlent jamais d’un quelconque « droit à… » …Juste le droit de travailler, beaucoup, pour permettre à leurs enfants de s’élever et d’être pleinement français. Ces gens savent eux que le bien-être n’est pas un « droit », pour les français de souches comme pour tout immigré. Ils savent que le bonheur ça se gagne et ces fameuses valeurs de « la République » que nos bobos mielleux nous rabâchent et nous resservent à toutes les sauces ils en sont eux pleinement imprégnés. Leurs devises seraient, donner nous la paix, laisser nous travailler et en retour nos enfants seront de Grands français, des gens qui feront la fierté et l’honneur de notre pays d’accueil, le leur. Ainsi pêle-mêle j’ai pu croiser une femme qui parle le français avec un fort accent cambodgien mais qui se passionne pour l’histoire des rois de France et avoue ressentir une formidable émotion devant les fastes de la royauté britannique. Une famille fière de son folklore qui m’a fait goûter, et même abuser, de toutes sortes de spécialités culinaires de son pays d’origine mais qui en même temps fut curieuse de goûter le repas italien que je lui avais préparé. Des gens qui sont profondément bouddhistes mais qui m’ont dit à moi qui suis athée que selon eux la religion chrétienne est la plus généreuse de toute… au point que certains soient devenus, dans un syncrétisme improbable, chrétiens-boudhistes. Des gens qui s’enorgueillissent de fêter noël et le jour de l’an avec la majorité de la population, sans y voir une insulte ou une trahison à leurs coutumes, croyances ou religion…

Bref des gens biens.

Par comparaison mon séjour à Lyon m’a montré une autre face de la France, celle que je déteste. J’étais assis, vers 23H00, à la terrasse d’un célèbre glacier lyonnais avec mon amie et un couple de copains. Soudain autour de nous un espèce de vrombissement nous fit comprendre qu’il se passait quelque chose sur les quais de la Saône juste dans notre dos. Devant nos yeux quatre policiers interpellaient un jeune homme bien propre sur lui et lui passait les menottes sous le yeux affolés de sa mère. Les policiers venaient d’extraire le jeune de son Opel corsa qui, garée sur un passage piétons, gênait le passage. La gêne provoquée par l’engin n’était pas bien grande et probablement que tout se serait réglé par une simple remarque si le conducteur avait bougé son véhicule suite à l’injonction des agents de police. Oui mais voilà, le jeune a protesté, a insulté les policiers et tenté de résister. Ce qui aurait dû se régler en dix secondes est devenu une interpellation en bonne et due forme avec menottage à la clef.
A coté de nous, un couple de bobos en tee-shirt Lacoste a alors commencé à déverser sa bile sur les policiers : « les salauds…il ne gênait pourtant pas….il font vraiment chier à jouer aux cow-boys »…Quand nous fîmes remarquer à ces deux lecteurs de Libération que les policiers n’appréhendaient pas le jeune homme parce qu’il était mal garé mais parce qu’il avait refusé d’obtempérer et insulté des représentants de la loi, ils nous ont sorti une sorte de salmigondis à base de « nous aussi on est pour l’application de la loi…mais vous savez à Lyon tout fonctionne par passe droit…il ne gênait pas beaucoup etc… ils ne joueraient pas aux cow-boys dans un Kebab». J’ai cru que mon amie allait les tuer. Notez ensuite l’allusion au kebab qui quelque soit la manière dont on l’interprète est conne. Pour ces gens soit tous les clients de kebabs (comprenez les turcs) sont susceptibles de battre quatre policiers pour venir en aide à un inconnu. Donc pour ces deux bobos tout turc est susceptible de contrevenir à la loi pour un rien. C’est assez comique et paradoxal quand on voit le discours gauchiste qu’ils nous ont tenu et où, si nous avions poursuivi, les termes : solidaire, festif, multiculturel, tolérance et droits de l’homme n’auraient pas manquer d’apparaître. Soit ils considèrent que les « zones kebabs » sont des zones de « non droit » et ils s’en félicitent au nom du lemme incontournable qui postule que tout musulman est une victime et que tout flic est un facho.

Deux cons…à qui il a encore fallu traduire cannelle en anglais pour qu’ils puissent expliquer le parfum d’une glace au correspondant allemand de leur fils….
Au fait le « vrombissement » était dû au murmure de réprobation de la clientèle toujours prompte à prendre la défense de celui qui contrevient à la loi et à voir dans tout flic un fasciste en puissance. J’adore…

3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Vous avez eu la chance de rencontrer de bien braves gens à Paris, qui sont en théorie bien plus éloignés de nous à tous points de vue que les Nord Africains nos ex camarades d'Empire romain, et qui sont les plus proches, à qui il faudrait plutôt demander l'adhésion qu'à la Turquie. Levy-Strauss a mille fois raisons qui voit dans l'Islam du Coran non seulement la source méphitique qu'il est dans sa parole sans contredit, sans interprétation malgré ce que l'on nous serine, mais ce qui a poussé le christianisme à se militariser un jour, et le fossé géographique qui l'a empêché de se fusionner au bouddhisme. Mais ce siècle rattrapera le retard, contre toute attente, vos hôtes en sont un signe, et l'auto christianisation de la Corée qui s'annonce en Chine, et touchera même l'impensable, c'est-à-dire les populations éduquées du monde musulman, ou les touche déjà : les talibans ont débusqué un millier de nouveaux chrétiens à Kaboul qui ont détalé, qu'en est-il clandestinement à Téhéran ?

Ainsi, ça se passe comme ça chez Nardone ?

5:18 PM  
Anonymous Anonyme said...

Oui, bel article... je répondais souvent aux questions de tous ordres d'un camborgien tel que vous le décrivez, qui tient une échoppe de savetier minuscule dans le 11è arrd de Paris et suit cours aprés cours les progrés en maths de ses enfants (sans être allé au dela de l'école primaire, il en sait maintenant plus que moi!) Il voulait tout savoir, tout comprendre de la France... un jour, il m'a dit, avec toute la saine franchise que nous avons perdu, qu'il ne comprenais pas la raison des manifestations considérables qui traversaient le boulevard du Temple, à coté. Il s'agissait d'une "journée d'action" du servise public dans laquelle on trouvait même les employés de la banque de France... Je lui ai répondu: "c'est simple, en France, ce ne sont jamais ceux qui manquent qui réclament, ce sont ceux qui ont quelque chose à perdre,ce ne sont pas ceux qui ont des difficultés qui sont soutenus par les syndicats et manifestent, ce sont ceux qui ont des privilèges à défendre" Il était supéfait, puis il a éclaté de rire et n'en finissait pas de me remercier: "grace à vous j'ai compris quelque chose!". Le fait est qu'il n'aurait même pas pu imaginer une telle situation... quand on sait d'où il vient, on le comprend...

1:21 AM  
Anonymous Anonyme said...

J'ai vue votre blog, regardez center vacances je suis interessé pour vos informations

11:25 AM  

Enregistrer un commentaire

<< Home

Powered by counter.bloke.com